J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être responsable de la future totale désertion du public pour le cinéma français dit d"Art et d'essai".
Les motifs pour se ruer à la projection de "Grand central" sont nombreux si l'on en croit les critiques : Rebecca Zlotowski (la réalisatrice) fille de Renoir, grand retour du naturalisme, force inhabituelle du sujet, description lucide et impitoyable du monde ouvrier, manifeste politique et social, ... Et comme si cela ne suffisait pas, les mots "fusion" et incandescence" ont été utilisés à toutes les sauces : incandescence de Léa Seydoux, fusion des corps, ... bref de quoi électriser le futur spectateur.
Les motifs pour sortir avant la fin de la projection le sont plus encore car il n'y a pas grand chose à sauver là dedans (juste Olivier Gourmet et Denis Menochet, comme d'habitude talentueusement présents). Le film rejette autant d'ennui que Fukushima des radiations.
L'histoire, pas mal pompée (sauf la romance) sur l'excellent roman d'Hélène Filhol "La centrale", non créditée au générique mais tout de même évoquée dans les interviews de la réalisatrice, raconte la vie et le travail d'un groupe d'ouvriers chargés de nettoyer les réacteurs des centrales nucléaires. L'un d'eux, Gary, va tomber amoureux de Karole, la fiancée de son collègue Tony. A la merci de la moindre radiation, ces hommes et ces femmes vivent constamment au plus près du danger...
Il y avait matière à brosser un tableau passionnant de ce sous-prolétariat, vivant en marge de la société comme des rebuts, juste bons à aller risquer leur vie pour des clopinettes afin que nos centrales nucléaires produisent électricité et bientôt catastrophe écologique. Seulement, la réalisatrice ne semble avoir aucun point de vue, se contentant de filmer platement ces forçats de l'atome, dans une succession de scènes sans intérêt qui ne nous font jamais éprouver le moindre vertige, la moindre angoisse. On a parfois l'impression que cela a été tourné dans un banal entrepôt à Rouperroux-le Coquet (riante commune sarthoise). Je reconnais toutefois que, par moment, la réalisatrice arrive à nous faire ressentir la tension extrême de ce boulot mais hélas amoindrie très vite par des dialogues trop explicatifs pour paraître naturels.
Mais le pompon, c'est quand même l'histoire d'amour ! Plus tarte et plus plate, il faut rechercher dans une série Z bulgare ! Et quand en plus elle est interprétée par Tarak Rahim et sa demie expression et Léa Seydoux dont la finesse de jeu est aussi grande que le micro short qu'elle porte, on est très loin du couple mythique du cinéma qui fera rêver des générations. Ils ont beau être dénudés dans des herbes folles, aucune chaleur, aucun sentiment ne passe, ils sont deux pauvres choses posées l'une sur l'autre.
Au passage, je dois prévenir les fans de Léa Seydoux qui doivent être nombreux vu le nombre impressionnant de couvertures de magazines que la comédienne illustre. Contrairement à ce que laisse supposer l'affiche, ainsi que la déferlante de portraits qui accompagnent la sortie du film, elle n'a qu'un rôle secondaire et, en gros, 5 lignes de dialogue qu'elle débite sans conviction. Cela a suffi pour qu'on nous la balance nouvelle hyper star du cinéma français. C'est étonnant, totalement incompréhensible. Je n'arrive pas à comprendre cet acharnement dithyrambique autour de cette jeune femme qui est de plus en plus énorme à chaque nouveau film ( et qu'est-ce que ça va être au moment de la sortie de "La vie d'Adèle" en octobre ....).
Si vous aimez vous ennuyer au cinéma, voir des acteurs peu expressifs, des séquences avec des jeunes sans intérêt et une reconstitution ratée d'une centrale nucléaire, courez voir "Grand central", vous serez comblés !
Je n'arrive pas a savoir si j'ai aime...c'est oppressant, angoissant. L'histoire d'amour est tarte, je vous (te?) l'accorde mais tout n'est pas a jeter.
RépondreSupprimerLors de l'avant première , la réalisatrice en parlait avec tant de cœur que je me suis peut être laissée convaincre.
Non, j'ai été un peu dur, l'ambiance dans l'usine est parfois oppressante, c'est vrai. Cependant ma déception est accentuée à cause des louanges que j'ai lu partout. Le film est bancal, mal fichu, assez mal interprété et mon agacement vient du fait qu'il y en a un peu marre que l'on nous proclame chef d'oeuvre le moindre bout de pellicule (ah bon, tout est numérisé ? ) sur lequel apparaît Léa Seydoux.
RépondreSupprimerPS : c'est promis, à partir de dorénavant, je te tutoie !
Ah ben zut alors c'est vrai que l'on en fait des tonnes pour ce film et je pensais qu'il serait le film de ma rentrée cinéma...
RépondreSupprimer5 lignes de dialogue seulement pour Léa Seydoux et ben dis donc c'est peu 8-)
Bises
Milles fois d'accord, film lourdingue à souhait sur un sujet pourtant palpitant. Sur la même thématique (ou presque) il fait voir ou revoir "la terre outragée" et surtout relire "la Centrale" que la réalisatrice a effectivement pompé sans vergogne.
RépondreSupprimerBonjour à tous et toutes.
RépondreSupprimerVotre article est très intéressant,bravo.
Pour autant je vous trouve dur . Il y a la promotion du film et le film en lui-même. Oui on en fait trop sur Lea Seydoux,mais il y a un jeu d'acteur qui n'est pas dans le dialogue.Si elle parle peu,elle est tout de même au premier plan dans le film.
Comme dans tous les domaines et même si c'est parfois difficile,il faut essayer à mon avis pour profiter d'une œuvre de la voir soi-même sans trop écouter ou se faire influencer.
antiherosmoderne.unblog.fr
Difficile quand on est spectateur de passer outre les multiples promos qui tournent autour de la sortie d'un film. J'essaie au maximum d'arriver devant l'écran avec un minimum d'informations. Pour "Grand central", le bulldozer médiatique a, comme d'habitude, été exagérément centré sur Léa Seydoux qui, à mon avis, ne fait pas grand chose dans le film. L'histoire d'amour semblait placée là, pour aérer l'intrigue ...
SupprimerTu as des goûts de chiotte,
RépondreSupprimerCordialement :)
Tous les goûts sont dans la nature...
Supprimer"J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau !"
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu le film mais c'est dur de dire ça non ? Ca voudrait dire que vous détenez la vérité, que vous savez ce qui est bien et pas bien, ce que doit être un film. N'avez vous pas de doute et seulement des certitudes ? Ne serait il pas plus simple et honnête de dire "je n'aime pas" plutôt que "c'est nul"? Marie
Oui, vous avez raison,mille fois raisons, je n'aurai pas du être aussi tranchant. Mais je suis sorti de la salle tellement déçu, tellement énervé, ...
RépondreSupprimerje devrai transformer la deuxième phrase par : Mais où vont-ils chercher toutes ces dithyrambes ?
OK je comprends mieux votre colère. En fait parfois je trouve ça difficile d'être artiste alors je me mets à la place de celui ou celle qui a fait le film. On essaie toujours de faire le mieux qu'on peut et c'est difficile ne pas être comprise (et si facile de critiquer !). Alors autant y mettre les formes. Bien à vous, Marie
Supprimerje suis allée voir le film sans avoir de battage médiatique, juste pour le sujet, et sans avoir lu le livre, juste son existence ! j'ai trouvé que comme une première approche du sujet cinématographique du sujet le film était assez stressant... on n'entre pas là en toute légèreté !
RépondreSupprimeret l'histoire d'amour est aussi à la mesure de la demande de Léa de tomber enceinte... pour son futur mari... comme ces centrales qui nous procure de l’électricité non ?
L'attrait du danger, quand on a peu dans la vie, associant centrale nucléaire à tauromachie, Eros et Thanatos, m'a semblé être le grand central du film, l'érotisme rendant faussement compréhensible cette culture de la mort dont la peur nous transit tout au long du film et représente bien l'inconscience avec laquelle on vit dans l'indifférence de la catastrophe écologique qui s'annonce et qui est, comme dans ce film, bradée au nom d'autres enjeux, c'est cette toile d'araignée qui est superbement tissée dans ce film, y incluant le côté romantique kitch de cet amour qu'on ne sent pas tellement le danger l’envahit. Ça décrit bien l'amour au temps du nucléaire et du fracking. (ou de la drogue en version Beat)
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