lundi 7 juillet 2014

Jimmy's hall de Ken Loach


L'ultime Ken Loach ne dépaysera personne. Nous sommes en terre irlandaise dans les années 30, région toujours sous tension, se remettant mal d'une dernière guerre civile. On retrouve d'un côté les membres obtus et fermés du clergé alliés à la bourgeoisie et aux propriétaires terriens et de l'autre, un agitateur plutôt soft mais aux idées progressistes fermes et déterminées, qui crée dans un hangar une sorte de MJC avant l'heure, dans laquelle la population locale et travailleuse trouvera des moments de détente et de convivialité. Mais dès que le peuple se divertit et se cultive un brin, l'église catholique et la classe dominante voit cela d'un très mauvais oeil. L'instruction fait peur à ceux dont le souci de son prochain consiste uniquement à ce qu'il trime la tête basse et l'esprit embrumé de dogmes fumeux. Ce lieu deviendra à leurs yeux un nid de communistes et un suppôt de Satan. Le film raconte au travers du portrait du créateur de ce "Jimmy's hall" , Jimmy Gralton, la lutte qui éclatera sur ces terres grasses mais bien inhospitalières pour qui souhaite le bonheur de ses pairs.
Ken Loach a toujours été un cinéaste engagé, concerné et qui a creusé inlassablement le même sillon pour montrer qu'il est toujours possible de s'unir pour lutter contre un monde moins pourri. En retraçant cette histoire somme toute anecdotique dans l'histoire irlandaise, il démontre encore une fois son humanisme. Classique dans sa mise en scène, ne loupant aucune des scènes d'affrontement entre Jimmy Gralton et ses ennemis, Ken Loach peine toutefois un peu à rendre son film vraiment passionnant. Les idées généreuses sont là, les scènes presque comiques aussi (la mère servant le thé aux policiers). Cependant, je l'ai trouvé moins à l'aise à nous faire partager l'amour non consommé du héros avec la jolie Oonagh. Et malgré quelques scènes de danses enjouées, le film perd un peu en nervosité lorsqu'il s'aventure sur le terrain sentimental.
Au final, Ken Loach arrive tout de même à nous faire vibrer ou même nous émouvoir, car son espérance en l'humain est grande. Classique et sans surprise il parvient à donner un dernier message d'espoir à la jeunesse actuelle en qui il croit pour reprendre le flambeau d'une lutte contre l'injustice.... Un éternel optimiste ou un vrai utopiste ? En tous les cas, un cinéaste investi et généreux dont le dernier film résume bien les idées qu'il a voulu transmettre tout au long de sa carrière.



1 commentaire:

  1. Un Ken Loach classique selon moi donc ... mauvais.

    Comme dans ses films des annees 90 (Ladybird, Land and freedom), il y a une histoire extremement tire-larme, il nous tartine cela d'ideologie et finalement, le film est tellement prechi precha et caricatural ... qu'on n'y croit pas. Un comble pourtant car il s'inspire d'une histoire VRAIE

    Il faudrait expliquer a Ken Loach que les grands films militants sont d'abord de grands films, qui se trouvent etre militants : l'un est la consequence de l'autre, pas l'inverse.

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