Les rencontres photographiques d'Arles, même si vous n'êtes pas un véritable amateur de photos ( mais au fond qui n'est pas sensible à la photographie ? ) est un pur enchantement. En cheminant dans les rues si accueillantes de cette ville du sud qui n'a renié aucune origine et qui conserve un pouvoir de séduction inédit dans la région, vous découvrirez une ville au riche passé. De son amphithéâtre et ses arènes romaines aux nombreuses maisons qui ont su garder ce caractère méridional sans le dénaturer par une trop riche restauration, aller d'une exposition à l'autre est un régal. Arles en plus d'être la capitale de l'été pour le monde de la photographie est aussi l'une des villes les plus photogéniques de France où la vie d'aujourd'hui côtoie un passé librement conservé. Et c'est l'oeil caressé par les beautés des rues que vous entrerez découvrir des expositions diverses, variées, étonnantes, chics, perturbantes, interrogatrices mais jamais banales.
Pour commencer cette série d'été, entrons donc dans ce qui est surement le point fort de cette saison ( mais c'est loin d'être le seul), la rencontre du musicien et chanteur Matthieu Chedid et du photographe Martin Parr.
La rencontre a lieu dans l'église des frères pêcheurs, lieu qui accueille souvent les grands noms de la photo dans une mise en scène originale ( l'an dernier c'était Depardon et ses monuments aux morts ).
Dès que l'on pénètre dans cet espace, une petite cacophonie attire nos oreilles. C'est la musique de Matthieu Chédid qui, disposée dans tous les recoins du lieu, se mélange étrangement pour produire un fond sonore étrange. Des projections colorées sur les murs nous indiquent des noms d'instruments de musique ( piano, célesta, basse, percussion, ...) et en dessous se trouvent disposés des transats aux toiles reproduisant des photos de l'artiste sur lesquels les visiteurs s'asssoient pour visionner des diaporamas du maître Martin Parr, classés par thèmes ( animaux, chapeaux, foules, ...). Sur la droite, une scène au fond de laquelle claque une immense photo d'un raout bourgeois et sur laquelle sont posés de grands coussins assortis aux transats. En Choisissant de se diriger vers la gauche, le visiteur bute sur un caisson en bois perforé de trois M rendus luminescents par des néons jaunes disposés a l'intérieur, objet non photographique un peu pompeux, un peu chic aux relents de narcissisme.
J'avoue que le dispositif technique m'a laissé sceptique.
Je ne suis pas certain que la musique de M apporte un plus aux photos, même quand nous observons de drôles de portraits aux couleurs criardes assis sur un banc rendu vibrant par des percussions. Je me suis demandé si la sensation de tremblement sous les fesses avait un lien direct avec ce que l'on admirait ( un effet vaguement vibromasseur en lien avec les jouisseurs saturés de couleurs qui nous étaient offerts ? ) .
Cette chiquissime expo avec sa scénographie clinquante à souhait était-elle organisée pour redonner du lustre aux photos de Martin Parr, beaucoup vues depuis quelques années ? Un peu sans doute. Mais il en ressort que, même noyées dans une mise en scène criarde, les photos de l'artiste restent toujours aussi singulières et l'emportent au final sur tout le décorum un peu gratuit dans lequel on les a enveloppées.
Dommage la photo ne s'affiche pas
RépondreSupprimerOui problème de matériel, ma tablette ne fait pas le boulot jusqu'au bout. Il faudra attendre mon retour de vacances....vers le 10 août...
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