mercredi 18 décembre 2019

Notre dame de Valérie Donzelli


Les amoureux de la cathédrale iront verser sans doute une larmichette nostalgique devant ce film qui a eu la chance pouvoir être tourné juste avant l'incendie. Ils s'y reconnaîtront peut être à un moment donné .... défendant l'intégrité historique du lieu face à l'outrecuidance d'une architecte moderniste.
Mais rassurez-vous, "Notre Dame" a le bon goût de ne pas tomber dans l'ampoulé ou le grandiloquent ...c'est même tout le contraire. Valérie Donzelli essaie de continuer à entretenir ce qui a pu faire son charme à ses débuts, cet esprit potache, un peu pied-de-nez mais empreint de poésie. Alors, elle s'autorise un peu tout, du rebondissement merveilleux aux acteurs qui poussent la chansonnette, une scène en 2D numérique à un arrière plan en proie aux dérèglements climatiques. L'histoire reste sympathique mais manque sérieusement de mordant. Certes on y trouve quelques clins d'oeil politiques mais toujours sur un mode gentil qui parfois frise ou le cliché ou l'optimisme facile. Le film se regarde avec plaisir, on s'y sent bien pour peu que l'on soit réceptif aux tentatives de sortir de la comédie formatée habituelle. On se laisse aller au jeu, porté par une bande de comédiens épatants ( Thomas Scimeca et Claude Perron en tête, cette dernière dans un numéro formidable d'avocate dingue) qui volent parfois la vedette à Valérie Donzelli, gentille mais un peu terne. On voit bien qu'elle a envie de donner une aura à son personnage un brin lunaire, mais il ne suffit pas d'une expression douce et de la même robe écossaise, pour créer un vrai personnage ... 
Si l'envie de revoir Notre dame entière, si la poésie et un peu d'absurde ne vous rebutent pas, si vous avez envie de supporter un cinéma qui tente l'originalité, "Notre Dame" est pour vous, pas un chef d'oeuvre mais un petit ovni, sans doute plus original que "Star wars", devant lequel on ne se sent pas si mal ! C'est déjà ça. 


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