Une femme...non pas chabadabada ... part pour Taïwan. Elle laisse à Paris au moins trois amants auquel elle passe faire un dernier bisou. Cette scène d'introduction ravit. Enfin une héroïne qui sort des clichés habituels ! Là-bas, elle trouvera d'autres bras masculins, d'autres corps mais rencontrera un homme .... toujours pas chabadabada... qui l'intriguera. Parce que lui, aussi attirant soit-il, reste... sobre sexuellement. Il ne couche pas le premier soir, ni même le deuxième ! Homosexuel ? Non du tout. Juste qu'il doit faire deux heures de mandarin le soir pour consolider la langue et puis, il se lève tôt le matin pour aller bosser. Alors les galipettes, ce n'est pas possible ! Bravo pour cette présentation des personnages un peu décalés ! Ca change ! La suite, le sera un peu moins, car, ils vont s'aimer ( enfin!) et l'on aura droit à de jolies scènes de complicités amoureuses. Mais la vie, cette chienne, leur réserve un sort peu enviable.
Le film avec un scénario un peu ténu, suivra leur trajectoire mais hésitera entre le drame poignant et un regard sans jugement sur une femme qui conservera une certaine frontalité un peu égoïste. La partie mélo, bien qu'illustrée avec des instants oniriques, peine à réellement convaincre, n'arrivant pas à rester dans la tonalité du début, s'embarquant sur des rails trop balisés. Il faudra attendre le dernier tiers pour retrouver ce côté grinçant, son allure politiquement incorrecte. Sans que jamais le réalisateur prenne partie, nous serons confrontés aux dilemmes d'une femme qui voit l'homme qu'elle a aimé s'enfoncer dans une vie qui la rebute et voit son amour s'éteindre alors que la société lui envoie cette injonction muette du devoir d'épouse. Et ça, c'est bien réussi !
Film un peu bancal, peut être un poil trop esthétisant par moment sans que cela apporte grand chose, "L'autre continent" mérite le détour car bousculant quand même un peu le spectateur en lui proposant un questionnement subtil sur le comportement d'un personnage principal féminin comme on en voit peu à l'écran. Et rien pour ça, on prend son billet !
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