mercredi 20 octobre 2021

Les illusions perdues de Xavier Giannoli

 


Adapter ce long roman de Balzac reste une gageure que Xavier Giannoli réussit parfaitement. 
En se concentrant sur la partie narrant la montée à Paris de Lucien de Rubempré ... heu Chardon, le réalisateur s'intéresse à ce portrait au vitriol des moeurs journalistiques sous la Restauration, lui donnant ainsi une résonance très contemporaine même si le contexte et l'art des fake news étaient bien différents ( avec une réplique qui fait tilt dans la salle autour d'un président banquier...). 
Rendre toute la saveur à ce chef d'oeuvre d'Honoré de Balzac, n'est pas chose aisée. Quand débute le film avec une voix off comme guide, le doute est permis car, c'est souvent le recours de certains cinéastes qui ne savent pas ou ont peur que leur mise en scène et leur scénario ne permettent pas aux spectateurs de bien comprendre ce qui se passe à l'écran. Mais très vite, l'ampleur de la mise en scène, la reconstitution de l'époque avec des décors, des costumes ultra soignés et surtout une pléiade de comédiens tous parfaits et ayant la chance d'avoir des dialogues plein de saveurs à jouer, font que les 2h30 passent en un clin d'oeil. Si le jeune couple vedette, a par moment les épaules un poil trop fragiles pour porter ce spectacle de haute volée sur la longueur, il est considérablement aidé par des grands seconds rôles de Gérad Depardieu à Jeanne Balibar, de Cécile de France ( aux regards absolument époustouflants) à Xavier Dolan ( totalement bluffant ). 
De facture classique ces "Illusions perdues" réussissent le triple pari de nous passionner autour d'une oeuvre classique, de se permettre, mine de rien, parfaitement raccord avec notre époque et d'être un bel objet de cinéma. Donc, allez-y, vous ne serez pas déçus ! 




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