Ce film guatémaltèque ( mais en grande partie produit par la France) se débrouille pour plaire à tout le monde, permettant une lecture selon ses idées et l'endroit où on le regarde. Prenons, un public français, plutôt ouvert à l'homosexualité, assez laïque, il pourra y puiser la description de la puissance d'une société enfermée et obscurcie par des siècles de domination religieuse ( ici, une des plaies des pays d'Amérique Latine, les évangélistes). Il sera de tout coeur avec le héros, Pablo, bourgeois du Guatemala, quittant femme et enfants pour vivre son amour avec Francisco, masseur mais vivant également de quelques petits trafics apparemment innocents. Il regardera cet homme taiseux se débattre entre sa famille et son amour, se désolera de la thérapie suivie pour le guérir de l'homosexualité, pourra y voir une critique de ce charlatanisme religieux surtout lucratif ( on ne dira jamais assez combien une carte bancaire sans contact facilite grandement à arrondir les quêtes dans les églises). Cependant, il risque d'être un poil intrigué par les dernières scènes du film, pas trop explicites ( au niveau de la castration chimique), étrangement sado/érotiques et voir une grande ambiguïté apparaître, tant soudain, on ne voit plus où le film veut exactement en venir. Du coup, on se repasse l'ensemble dans sa tête, et on se dit, que vu par, disons un membre actif de ces églises vendant du Dieu pour gagner du fric et une domination spirituelle, il en fera une lecture confortant ses idées d'un autre temps. Cette jolie mise en scène glaciale, cette volonté de ne pas psychologiser ( ou si peu) les personnages masculins principaux, de les montrer de deux milieux différents et pas réellement amoureux ( ou si peu), participe à cette double lecture qui soudain devient roublarde ( Coco, faut que le film fonctionne partout!) et finit par rancir sérieusement ces " Tremblements" , long-métrage qu'il vaudra mieux vite oublier.
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