Un premier roman, sans aucun doute très autobiographique, autour d'une enfance plutôt malheureuse à cause d'un père qui fait régner la terreur dans la maison familiale, on se dit : encore un qui fait sa thérapie via une publication ( chic) chez Gallimard. C'est pratique, ça peut rapporter une (vague) notoriété, voire quelques sous, certainement des invitations dans les multiples salons du livre français ( raté! le covid 19 fait tout annuler). Ce ne sera hélas pas le dernier à prendre sa vie comme sujet de roman et sortir un peu du lot des nombreuses publications qui l'ont précédé devient un vrai challenge.
Sans réelle conviction on ouvre le livre. Très vite, à l'image du narrateur, on se sent mal à l'aise. On ressent une tension sourde se faufiler au fil des pages. Le roman, écrit avec une simplicité exemplaire, jamais un mot plus haut que l'autre ( à la différence du père à la violence rentrée), nous conduit sans esbroufe sur les chemins d'une enfance malmenée. Tout sonne juste, vrai et nous empoigne. La torture psychologie que cet homme impose à son épouse, ses enfants, nous est décrite au plus juste, au plus près. Nous sommes dans la tête de Charles (le héros, l'auteur ...). Nous éprouvons ses souffrances, nous comprenons ses silences car la révolte est difficile à envisager quand on est un enfant ou un pré-adolescent.
La lecture de "La Golf blanche" semble ne pas être une partie de plaisir... Mais quand un auteur parvient à nous faire ressentir aussi intensément ce mal-être, cette violence sournoise qu'endure un enfant, une famille, on se dit que le pari est largement gagné. Le lecteur a été l'espace de 200 pages un enfant maltraité, ce n'est pas plaisant, mais c'est le but des bons livres.
🔆🔆🔆🔆/5
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