samedi 16 janvier 2021

City of Windows de Robert Pobi


Robert Pobi a du se voir offrir le coffret du parfait auteur de polar, un genre de petite boîte avec tous les bons ingrédients pour trousser un thriller tourne-page ( à moins qu'il n'est parfaitement intégré quelques cours d'écritures très en vogue en Amérique du Nord). "City of the Windows"  en est le parfait exemple. 
On y trouve le décor hautement cinématographique qu'est New_york sous la neige ( et accessoirement  une presqu'île avec phare aussi dans une ambiance neigeuse). On y place un héros, pas loin du  surhomme. La quasi moitié de son corps est en prothèses de titane, son cerveau possède une intelligence surdimensionnée pour résoudre en deux temps trois mouvements des équations à 12 inconnues autour des trajectoires des balles et surtout de leur point de départ. Pour le fun de futurs dialogues, on lui colle un caractère de cochon mais on laissera se dégager en filigrane une grande humanité car le lecteur doit être en empathie ( et au cas où ce ne serait pas le cas, une enfance pas loin du conte de fée nous sera offerte en bonus, c'est bon de faire pleurer l'enfant sensible qui sommeille dans tout lecteur de thriller sanguinolant). Face à lui, un tueur bien sûr, froid et insaisissable. Ici, ce sera un sniper qui dégomme façon Tarantino des agents du FBI ( c'est à dire que les balles qui leur sont destinées font exploser les têtes). Pas d'enquête sans bon adjoint et si possible l'exact opposé du héros. Ce sera donc une femme, noire, patiente, très patiente mais aussi intelligente ( quand même...). Agrémentée de chapitres courts, l'histoire file comme les SUV de la police sillonnant à vive allure les rues enneigées de la grande pomme. Cerise sur le gâteau, et sans doute la touche qui peut faire sortir du lot ce thriller, une franche prise de position contre le NRA ( National Rifle Association, cette association qui lutte pour protéger le port d'armes et l'auto-défense aux USA, contribuant grandement  par chez nous à faire passer l'Amérique profonde pour un repère de gros bouseux fachos ).  
Avec tous ces éléments, enfourchant pas mal de clichés du genre, le roman est évidemment facile et agréable à lire, mais bien évidemment jamais réellement surprenant. On repère les ficelles, on se fiche un peu de savoir qui est le coupable, on sait que les héros s'en sortiront, on s'intéresse surtout à la façon dont on va coincer le sniper ( le FBI met beaucoup beaucoup de moyens),  on espère juste qu'il n'y aura pas l'habituel face à face final longuet et bavard entre le héros et le tueur ( ouf, ici 3 pages seulement, bravo!). 
Ce thriller atteint son but de nous faire passer un bon moment mais à la façon d'un bon gros thriller confortable, mêlant habilement action, bons sentiments et noirceur, sans jamais sortir des lignes habituelles du genre. Efficace oui, mais surprenant non... Pourtant, on sent l'envie chez Robert Pobi de nous en mettre plein la vue.... Une autre fois peut être...

 

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