vendredi 7 octobre 2022

Une femme de notre temps de Jean Paul Civeyrac


Commençons, une fois n'est pas coutume, par regarder attentivement la bande annonce  du nouveau long-métrage de Jean Paul Civeyrac , réalisateur jusqu'ici un peu confidentiel mais créateur d'un cinéma plutôt intéressant. 



Une bande annonce donne, en général une idée du thème du film, du genre et met en avant quelques moments forts. Celle-ci a un petit challenge à relever : faire la promotion d'un film que l'on peut considérer comme raté. Premier atout : son actrice principale dont le nom apparaît en plein écran, on n'est pas une des actrices préférées des français pour rien. Ensuite, on mixe une série de scènes qui donnent l'impression que nous sommes dans un polar peut être vénéneux à la Chabrol le tout entrelardé de plans de Sophie Marceau courant, tirant des rideaux, ... seule concession à ce qu'est réellement le film. Parce que, oui, le film n'est absolument pas un polar ( ou alors à sa marge) mais le portrait d'une femme trompée par son mari qui va basculer dans l'irraisonnable. Et qui dit personnage féminin fragilisé dit multitudes de plans où on la voit s'interroger silencieusement auxquels succèdent d'autres plans de nature épanouie ou pas ( sans doute pour signifier qu'elle s'inscrit dans l'univers). Nous avons donc droit à une Sophie Marceau froide, pleurnichante, tordant les lèvres, triste, interrogative et très souvent silencieuse face à l'adversité. Le film glisse très vite dans l'ennui faute d'un scénario un tant soit peu élaboré et, on le verra dans la deuxième partie, faisant fi de la vraisemblance. 

Alors, en tant que spectateur, on s'interroge déjà sur le titre, franchement prétentieux puisque la femme de notre temps proposée ici est commissaire de police ( mais on ne la voit au commissariat que dans une seule scène de bureau plus qu'improbable) également autrice à succès et donc habite dans une somptueuse maison avec piano à queue et parc avec arbres centenaires et absolument pas concernée par les mouvements du monde mais plus par ceux, hors couple,  du bassin de son mari lui même agent immobilier dans les résidences de luxe. Pas certain que beaucoup se reconnaissent dans son personnage sauf si l'on rêve d'être Sophie Marceau. Comme le film avance très lentement, on a le temps de trouver tout ce qui cloche là-dedans et en pestant d'avoir oublier ses bouchons d'oreille tellement la musique redondante et crispante envahit inutilement chaque séquence ( et ce n'est pas parce qu'il s'agit d'oeuvres d'un compositeur ukrainien que cela arrange les choses). L'ennui navré qui nous accompagne se modère quelques minutes dans une des dernières scènes nocturnes presque impressionnante par sa  lumière inquiétante. 

Quand c'est raté, c'est raté.... Pas grand chose à sauver dans ce film, Sophie Marceau fait tout ce qu'elle peut pour faire exister cette histoire franchement pas intéressante, mais c'est peine perdu. 


 

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