lundi 26 août 2019

Les minets de François Armanet


"J'ai pas peur des petits minets qui mangent leur Ronron au...drugstore"  chantait Jacques Dutronc au milieu des années Soixante. Mais diable pourquoi avoir peur des minets qui, vus de notre époque, semblaient être des jeunes hommes gringalets un peu fashions victimes ? Grossière erreur, être minet un peu avant 68, à Paris, au drugstore Publicis sur les Champs, c'était être rebelle. Oh, attention, pas de quoi faire trembler d'autres bandes de mauvais garçons, plus rocks, plus blousons noirs... mais juste une bourgeoisie du 8 ème ou du 16 ème dont ils étaient issus et dont ils massacraient les salons et les coutumes. C'est tout du moins ce que raconte François Armanet dans cette évocation d'un groupe de jeunes gens issus de familles fortunés et qui vont traîner leur mal être existentiel,d'abord au drugstore puis dans les facs nouvelles issues de mai 68. Intégrant la GP ( Gauche Prolétarienne), ils seront de tous les combats, de toutes les manifs, de tous les groupes même du MLF.
Le roman survole à la vitesse d'une Harley Davidson  lancée sur l'avenue des Champs Elysées déserte ces années d'avant et d'après les émeutes et les grèves de 68. On suit le parcours de trois jeunes hommes d'abord lycéens puis étudiants sans s'y attacher vraiment (seul le narrateur, plus timoré,  arrive à sortir du lot). Cette absence d'empathie vient de la construction du récit dont l'histoire paraît être uniquement pensée pour permettre d'y glisser le maximum de marques mythiques ou désormais vintages, d'événements marquants, de lieux symboliques de l'époque ( autant français qu'américains), de personnalités.  C'est un name droping quasi permanent. Si l'on a vécu dans ces années là, on sera être peut être sensible à cette multitude de madeleines lâchées sans retenue, sinon l'évocation risque de vous paraître indigeste. Reste, en filigrane seulement, l'évocation de l'effervescence d'une bourgeoisie en décadence qui saura tant bien que mal rebondir, même en abandonnant quelques compagnons sur le bord de la route. Un peu maigre ... 

1 commentaire:

  1. Je ne suis pas enchantée par le titre et, en lisant ta chronique, je confirme que je ne lirai pas ce livre

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