dimanche 20 octobre 2019

Ne t'enfuis plus de Harlan Coben


Auteur ( trop?) prolifique, que vaut son dernier opus ? Après avoir refermé la dernière page et vu apparaître son visage, plein cadre, en quatrième de couverture, un sourire énigmatique aux lèvres, on se dit que la lecture de cette intrigue bien emberlificotée fut agréable et réserva des surprises jusqu'à la fin. De là à être emballé...

Intrigue bien emberlificotée.

Comment tenir un lecteur en haleine ? La recette est simple, en lui proposant deux intrigues parallèles dont on perçoit mal au départ ce qui peut bien les relier. Le but du romancier étant d'éclairer petit à petit le récit pour arriver jusqu'à un suspens final, plus ou moins long, qui apportera la réponse à toutes les questions. Et si l'auteur est ingénieux, il finira avec un petit twist final qui en bouche un dernier coin au lecteur. 
"Ne t'enfuis pas" tient ce schéma jusqu'à la dernière page. Harlan Coben, en bon faiseur, respecte la recette, même si les ingrédients ne sont ni de première fraîcheur, ni d'une folle originalité. Donc, à partir de l'histoire d'un cadre sup cherchant sa fille disparue et junkie, il tresse une histoire à base de secrets de famille, de généalogie, de secte, avec un soupçon de violence, quelques meurtres, un peu de technologie, une privée, un flic et un squat sinistre dans le Bronx. On suit l'ensemble avec plaisir, chaque fin de chapitre se débrouillant pour se terminer par un rebondissement qui donne envie de continuer. 

Lecture agréable.

Simple, efficace, l'écriture ne perd pas de temps en circonvolutions inutiles, l'intrigue et le plaisir avant tout. Cependant, on peut noter qu'Harlan Coben cherche aussi à faire passer quelques idées personnelles, et, mine de rien, au détour d'une conversation, d'une arrivée dans un lieu, d'un passage dans un métro, balance pas de mal de piques aux religions et à ceux qui croient et qui font croire ou sur la vie, sur notre regard face aux sdf et autres sentiments quant à nos vies modernes de blancs nantis. Cela donne à ce thriller une note plus plaisante, plus piquante, peut être pour rendre moins anodine, cette machinerie romanesque bien huilée, trop formatée. 

Des surprises jusqu'à la fin. 

40 chapitres ( plus un épilogue), donc 40 rebondissements, plus un ultime dans l'épilogue, Harlan Coben n'a pas lésiné pour captiver le lecteur. Mais c'est l'avantage d'avoir une intrigue bien obscure, elle permet, pour arriver à son dénouement, moultes détours, hasards, découvertes étonnantes ( merci la technologie, les hackers). Mais l'accumulation est dangereuse, et peut parfois apparaître un peu too much. Ici, menée habilement, la succession  de surprises passe bien, même si le twist final ( et les quelques révélations qui le précèdent) tire un peu sur la grosse ficelle. 
Au final, Harlan Coben , en appliquant des formules bien éprouvées, ne surprend pas réellement mais permet de passer un moment de lecture pas désagréable. Travail d'un bon faiseur, produit fini pas trop décevant, "Ne t'enfuis plus" plaira...



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