mercredi 13 novembre 2019

C'est mon arbre d'Olivier Tallec


Le petit écureuil du nouveau très bel album d'Olivier Tallec, n'a pas de prénom. Il pourrait s'appeler Donald ou Viktor. Ce petit animal vit près de son arbre, un pin qui lui fournit de belles pommes. Il est heureux de posséder un tel garde à manger. Mais, si quelqu'un avait envie de venir manger quelques unes de ses pommes de pins ?!!! Pas possible ! Ce serait une catastrophe de mettre en commun ses trésors !!! ( surtout si on se prénomme Donald ou Emmanuel). Alors, il faut que tout le monde sache que cet arbre lui appartient, rien qu'à lui et surtout le protéger de tous ces autres hypothétiques qui seraient capables de venir s'y installer sous sa ramure. Les solutions existent, mais un grand portail, ce n'est pas suffisant, une palissade, bien trop fragile... L'idée, ce serait un mur, bien haut, pour que personne ne puisse le franchir....et très très long pour qu'aucun étranger ne puisse le contourner ....
La symbolique, évidente, du protectionnisme outrancier et imbécile, fonctionne ici à merveille pour se terminer par une planche sans texte qui ouvrira une autoroute de réflexions pour les jeunes lecteurs ( à partir de 4 ans mais jusqu'à 100 ans...on vit vieux de nos jours et l'on a tendance à tomber dans des clichés nauséabonds). Ce petit écureuil, à l'aspect tout mignon, merveilleusement mis en mouvement par Olivier Tallec, malgré ses idées protectionnistes, ne parvient pas à être détestable, juste ridicule. Et c'est là, où réside la réussite de cet album. Sans jamais alourdir son propos, en restant au niveau de l'enfant, l'auteur s'empare d'un sujet ô combien d'actualité et le traite avec subtilité, humour et malice. Si l'adulte perçoit le clin d'oeil, l'enfant lui pourra être amené à réfléchir sur la possession, sujet qu'il connaît bien , mais surtout sur quelques conséquences qu'elle peut engendrer. 
Et puis, cet album se met également au niveau de quelques uns de nos dirigeants, qui ont une culture de bidet ( et encore le bidet se défend pas mal à ce niveau là). Un album qu'ils pourraient lire... qui les amènerait, peut être, à enclencher un semblant de réflexion... On peut rêver... non ? On reste de grands enfants quelque part... 

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