jeudi 26 juin 2014

Under the skin de Jonathan Glazer


J'avoue que j'ai été étonné des critiques élogieuses obtenues par ce film sorti de nulle part. Généralement juin est souvent partagé entre deux genres de sorties: celles de films présentés à Cannes dans une section parallèle et ayant obtenu un bon succès critique ( Xénia, le procès de Viviane Amsalem, ...) et des daubes diverses et peu variées (souvent des comédies espérant faire un max d'entrées lors de la fête du cinéma).
Mais, donc là, au milieu de tout un tas d'oeuvrettes prédigérées, si l'on en croit Télérama et les autres, une pépite essentielle est projetée cette semaine sur les écrans. Un thriller de science-fiction sacrément original et intelligent, une oeuvre qui risque de faire figure de film culte.
Heureusement que le résumé succinct affiché sur les programmes nous précisait qu'il s'agissait de l'histoire d'une extra-terrestre, parce qu'à l'écran, le petit point blanc qui grossit sur un musique atonale pendant deux minutes, aurait pu passer pour bien autre chose. J'étais donc averti et Scarlett Johansson est donc un alien qui conduit une camionnette. Les 2/3 du film sont consacrés au maniement du volant de l'engin par la star pulpeuse, affublée d'une perruque brune et qui observe, l'oeil froid, les passants solitaires, surtout des mâles. Elle va en séduire quelques uns, les faire monter dans son véhicule, les appâter en se déshabillant et les noyer dans une sorte d'encre à effet miroir. Plus tard on saura que leur peau sera utilisée pour recouvrir d'autres aliens. L'histoire avance doucement, Scarlett de l'espace, après avoir été imperméable à toute émotion, semble gagnée par quelques troubles qui la troublent.... Une sorte d'éléphant man sera le déclencheur de ce changement psychologique....
J'avoue que le film est original, porteur de quelques plans de toute beauté ( les scènes de meurtre),  de scènes fortes ( le bébé sur la plage, celles de la fin). Je reconnais que la mise en scène est créative soignée, inspirée, avec des tas de degrés de lecture ( regard sur notre ultra moderne solitude, jeu avec la puissance érotique de Scarlett Johansson), mais alors que d'ennui au final. C'est long, très long, très lent, un brin répétitif même si les points de vue dans la camionnette sont différents et léchés. On a du mal à voir où tout cela nous mène... et on baille de manière élégante  mais surtout discrète, il ne s'agit pas de paraître perdu ou ennuyé alors que les Inrocks ont crié au génie !
Je sais bien que certaines images resteront longtemps dans la tête et que ce long métrage a toute les conditions pour devenir culte, mais je doute tout de même que beaucoup de monde (à part les cinéphiles 5 étoiles) y trouve réellement son compte. Saisir le neuvième degré au milieu d'un océan d'ennui n'est pas chose aisée. Ce film est à réserver aux fans de Mlle Johansson qui dévoile  encore une fois entièrement sa plastique  et à quelques mordus qui se délectent des films rares dans leur écriture et leur projet. "Under the skin" est également conseillé aux fétichistes des camionnettes ... perversion rare qui ne devrait amener guère de public devant les écrans.


2 commentaires:

  1. Nous sommes allés le voir hier au cinéma et autant Mr K l'a adoré autant moi je suis complètement de ton avis. Il y a des points forts dans ce film mais dans l'ensemble... oulala!
    Notre billet à 4 mains arrivera très vite et promet un fight entre les co-auteurs de notre blog ;)

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  2. Qu'importe les critiques (telerama, le monde, même voici!!! (On se pince) j'ai baillé allègrement devant cet ovni d'ennui et pouffé de rire en lisant ta critique!

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