dimanche 17 janvier 2016

Et ta soeur de Marion Vernoux


Je n'avais pas vu le petit film indé américain dont "Et ta soeur" est le remake.  On peut se demander d'ailleurs pourquoi, alors que le film est sorti en plein été 2013, en refaire, déjà, une version française... Touchée par le sujet, Marion Vernoux ? Une idée des producteurs/distributeurs déjà sur le coup pour la version initiale? Les arcanes du cinéma sont assez troubles et le public n'a pas forcément a en connaître les méandres, juste à s'installer dans son fauteuil et déguster.
Pour "Et ta soeur", il faudra, si par hasard vous preniez votre billet, faire attention à ne pas trop vous laisser aller, vous pourriez tout doucement tomber dans une certaine somnolence. Ce n'est pas que l'histoire ne soit pas passionnante, enfin ni plus ni moins que dans bon nombre de productions françaises, mais c'est son traitement qui laisse perplexe. En gros, il est question de Pierrick qui vient de perdre son frère et qui pète un câble. Sa copine Tessa (qui est secrètement amoureuse de lui, mais chut...) lui propose d'aller se ressourcer dans la maison bretonne de son père. Arrivé là-bas, il découvre Marie, la demi-soeur de son amie qui noie dans l'alcool sa rupture avec une marionnettiste... Et c'est parti pour un triangle amoureux un peu original où un préservatif servira d'élément déclencheur d'une mise en abyme des rapports de ces trois jeunes trentenaires. 
Après un démarrage façon vaudeville, le prend un virage plus doux amer au fur et à mesure que l'intrigue se noue. Mais tout cela tourne vite à vide ou presque, la faute à une mise en scène un peu déroutante. Pour sans doute donner une connotation fraîche, sympa, façon cinéma à l'épaule, Marion Vernoux a monté son film comme un clip, saccadé donc mais pour un rendu intimiste. On a l'impression d'un bout à bout de petits moments volés, saisis comme on pourrait le faire avec son portable. Cela pourrait donner un effet naturel, sauf qu'ici, avec une très belle image en cinémascope, c'est très vite étrange, sonne faux et fini par agacer ( surtout  si vous rajoutez vers la fin, lorsque le trio se dispute, les plans sursignifiants d'orage et de pluie). Les comédiens pâtissent pas mal de cette mise en scène. Si Virginie Efira arrive à être crédible (et même à nous émouvoir lorsque la cinéaste daigne lui accorder un plan de plus de 10 secondes), Géraldine Nakache peine un peu plus à faire exister son personnage, plus en demi-teinte, d'amoureuse contrariée et un peu follette. Grégoire Ludig assure comme il peut, un rôle, lui aussi un peu ingrat, hésitant entre le gros nounours dépressif et le gars un peu maladroit.
On suit d'un oeil attristé ce trio de comédiens pris en otage d'une mise en scène peu valorisante. Je ne sais pas comment était la première version mais je ne suis pas sûr que celle-ci, dans le vent breton, soit indispensable. 





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