mardi 23 février 2016

Zootopie de Rich Moore et Byron Howard


Mais que se passe-t-il chez Disney ? Cela faisait plusieurs années que je n'avais visionné une de leurs productions ( Oui, j'ai échappé à sa "Reine des neiges" !) et j'avoue que "Zootopie" m'a littéralement scotché sur mon siège. Durant une heure quarante-huit ( est-ce bien raisonnable pour des enfants de moins huit ans que des parents conduiront inévitablement, alléchés par la marque Disney ? ) c'est un émerveillement total et constant.
Zootopie, ville multiraciale, où toutes les variétés animales cohabitent en toute quiétude dans des quartiers conformes à leur milieu naturel, offre déjà un décor hallucinant de création et d'inventivité. Notre oeil ne sait où donner de la rétine tellement l'image foisonne de détails pittoresques, humoristiques ou merveilleux. Dans cet univers anthropomorphique tout de suite crédible, se déroule un polar vitaminé  (mais pas trop), mené par une jeune lapine décidée et ingénieuse, sans doute première héroïne vraiment féministe des studios Disney et échappant aux stéréotypes habituels ( la joliesse de la mise, la taille fine; ne restent que les yeux de biche détournés eux aussi, car, Judy Hopps, la fliquette à grandes oreilles, louche). Acoquinée avec un renard, elle vivra de réelles aventures, sans éclair, tonnerre et autres feux jaillissant de partout comme à l'habitude, mettant en scènes une intrigue à lecture multiple, autour d'une résurgence d'agressivité chez les animaux prédateurs. Les plus jeunes y verront une lutte habituelle de bons contre un méchant qui n'est jamais celui que l'on croit. Les plus grands y trouveront plusieurs degrés de lecture allant de la difficulté à faire cohabiter sans heurt une population importante et multiculturelle à une critique ouverte sur le tout est possible aux USA puisque la devise de la mégalopole présentée est : "Ici chacun est ce qu'il veut". C'est foisonnant, rudement intelligent, caustique et surtout désopilant. Bien sûr le scénario avance avec quelques grosses ficelles, clientèle enfantine oblige, mais on s'en fiche tellement nous sommes emportés par cette folie créatrice.
L'animation est d'une précision encore jamais atteinte me semble-t-il. Les expressions des visages de tous ces animaux sont un bonheur permanent, aussi vivantes et drôles que craquantes. Et lorsque l'on entend Shakira entonner un générique de fin  chaloupant à souhait, on espère très fort que sa ritournelle va enfin nous délivrer de  "Libérééééée, délivrééééée "....mais ce n'est pas gagné, " Try everything" étant peut être trop calqué sur le tube "Waka waka ".
Quoiqu'il en soit, "Zootopie" est le spectacle qui devrait ravir toute la famille de 8 à 88 ans, proposant aussi bien une histoire passionnante et avec du fond et de la dérision , qu'une animation au sommet de son art au service de personnages d'une rare expressivité.


1 commentaire:

  1. Il m'a semblé que les parents étaient encore plus ravis que les enfants?

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