Ce qui peut paraître étrange avec ce nouveau roman de Sandrine Collette, c'est qu'il paraisse dans la collection dédiée au polar chez Denoël et appelée " Sueurs froides", laissant sous entendre que l'on y trouvera une atmosphère polar ou peut être thriller. Or, il n'en est rien. Si l'histoire n'engendre à aucun moment l'envie de sourire tellement chacun des personnages se débat avec un combat intérieur, aucun flic, aucun meurtrier classique ne traîne dans cette histoire qui lorgne bien plus vers un roman classique ( reste bien entendu à définir ce que peut être un roman noir...).
L'histoire nous fera voyager au Népal en passant par le Kamtchatka ( hostile péninsule au Nord Est de la Russie). Il y sera question d'origines, de racines car nous suivons le destin de deux jeunes enfants séparés vers l'âge de sept ans mais également du rapport que l'homme entretient avec l'animal. La férocité, commune à chacune des espèces, sera personnifiée par Lior, française d'origine népalaise, passionnée de traque animale mais aussi par un ours qu'un instinct de survie ultra développé a rendu fort roué aux manigances que déploient ces bêtes à deux pattes armées d'un fusil. Entre les animaux sauvages et cette femme, des liens étranges se nouent, issus d'un passé qui peine à resurgir.
L'auteure joue beaucoup sur la psychologie, les instincts de chacun, peut être un peu trop longuement, rendant son récit plus lent que haletant. On se laisse toutefois porter par une belle écriture fluide mais qui, à trop vouloir entrer dans le cerveau des personnages, ne parvient pas à imposer visuellement au lecteur, les décors lointains dans lesquels se déroule cette histoire. Le roman oscille entre l'analyse psychologique dans la première partie à la façon James Olivier Curwood ( auteur de "L'ours" ) et le grand romanesque dans la deuxième, en utilisant les ficelles du hasard ( toujours simplissime dans les livres), essayant de questionner sur la part animale qui est en nous.
" Animal" restera donc un essai un peu formel sur le face à face humain/animal, pas vraiment convainquant, pas complètement passionnant mais résolument noir.
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