vendredi 26 avril 2019

Comment nous dire adieu de Marcello Fois


Nous y sommes ! La case polar devient de plus en plus difficile à tenir pour beaucoup de romans qui naviguent entre deux genres, le noir et le blanc ( le roman traditionnel). Sandrine Collette et beaucoup d'autres offrent aux libraires et bibliothécaires des moments d'hésitation pour le rangement des ouvrages. Polar ? Pas polar ? Marcello Fois avec cette nouvelle livraison, bien que membre du groupe 13 censé renouveler le noir italien, en rajoute un coup, en proposant au Seuil un roman hybride, pas sous le logo "Cadre noir", ni vraiment dans la collection littérature étrangère "Cadre vert" ( tout du moins pas dans la présentation habituelle). Nous sommes effectivement dans une sorte d'entre deux. Il y a bien une intrigue policière ( la disparation mystérieuse d'un enfant surdoué) mais qui se trouve phagocytée par les problèmes psychologiques du commissaire enquêteur, le superbe Sergio Striggio. Ce dernier patauge dans une enquête menée un peu à l'aveuglette tellement la mort prochaine de son père le tourmente, surtout qu'il voudrait lui annoncer son homosexualité ! 
Pourquoi pas un bon roman psychologique avec en toile de fond une bonne enquête policière ? Le lecteur, si l'intrigue se tient, est prêt à tout. Sauf que dans ce "Comment nous dire adieu", il y a comme un hiatus. On pourra passer sur quelques phrases qu'il faut relire plusieurs fois pour finir par se dire, que non, on ne les comprend pas ( traduction? verbiage ampoulé ? mauvais lecteur? ). On pourra finir par rire des dialogues qu'échangent les personnages en couple, tous assez verbeux, théâtraux, empreints de sous entendus psychologiques censés remuer protagonistes et lecteurs mais qui apparaissent surtout factices voire lourdingues. On passera volontiers sur certains passages en début de chapitres rappelant les obsessions de jeunesse historico/architecturales ou mythologiques du beau commissaire qui ralentissent le récit sans réellement lui apporter grand chose. Et même si on s'accroche à l'intrigue vaille que vaille ( mais que cache cette disparition ? ) voire même aux tourments psy du superbe Sergio ( en gros mon papa quel sale type ...mais je l'aime au fond...Et qu'est-ce que j'aimais ma maman que j'ai accompagnée dans la mort... Et que mon enfance a été dure ...), on ressort déçu après une résolution bâclée ( avec une grosse ficelle appelée hasard) et des difficultés personnelles du si séduisant Sergio ( ben oui, un bel italien !) qui s'évaporent soudain comme par magie ... 
On pourra certes y voir un bel et sombre itinéraire personnel mêlant famille/mort/culpabilité, mais tout cela semble un peu trop fabriqué, même si au fil des pages, on découvre quelques  belles phrases ou pensées. On me dira, qu'il y a l'Italie ... oui...mais c'est celle du Nord dans le Trentin -Haut-Adige en hiver...donc il neige ! Pour le cliché ensoleillé mariné à l'huile d'olive, on repassera...mais pour un roman noir, c'est parfait. Sans être désagréable car on sent vraiment une envie de sortir du roman policier traditionnel, " Comment nous dire adieu" ne parvient pas à se hisser réellement au niveau du bon roman psychologique, faute sans doute d'avoir voulu en faire trop. Un peu pouffant comme un gros plat de pâtes pas bien cuites ! 

Et la chanson de ce roman est : " Could it be magic" de Take That ( citée dans le roman) 








1 commentaire:

  1. Je découvre le mot "pouffant" lié à un plat bourratif. J'aime ces mots venus de notre passé, de nos parents et grands-parents. Ceci dit, je vais plutôt piocher dans ma PAL plutôt que de découvrir cet auteur

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