lundi 22 juin 2020

La dame de Reykjavik de Ragnar Jonasson



Petit changement d'univers pour les lecteurs de Ragnar Jónasson. Ils quittent le sympathique Ari Thór, héros d'une série intitulée "Dark Island" ( bon, soyons honnête, il y a bien plus sombre dans le polar scandinave ) qui a ravi un lectorat aimant les romans policiers softs, pour suivre Hulda, inspectrice un peu solitaire et à la veille de prendre sa retraite. 
Si le roman continue à nous faire pénétrer dans la vie des islandais, on sent que l'auteur a envie de passer à une vitesse supérieure tant dans l'intrigue que dans la narration. On laisse ( un peu) de côté les meurtres à l'Agatha Christie qui faisaient le charme de ses précédents opus, pour plonger dans une introspection psychologie plus dense autour de sa nouvelle enquêtrice et dans une affaire un peu plus noire puisque, à l'instar de beaucoup de ses collègues suédois, nous toucherons des sujets autour de l'immigration et des réseaux de prostitution. Vous rajoutez un récit avec de nombreux flash-backs et vous obtenez un Jónasson aux allures plus denses. 
Malgré cette petite complexité, la lecture de "La dame de Reykjavik"  reste facile et agréable. Dans la première moitié, elle apparaît même un peu prévisible avec ses petits rebondissements assez habituels. Mais, et c'est sans doute là, l'essentiel de l'intérêt de ce roman, alors que l'on croyait rouler douillettement avec une intrigue ultra classique, la dernière partie va s'emballer un peu plus, prendre un chemin que l'on n'avait pas trop vu venir et surtout s'achever d'une façon assez inattendue. 
Alors, pour ce twist final, mais aussi pour le côté confortable et moelleux du livre, on peut donc conseiller ce premier tome de la nouvelle trilogie de Ragnar Jónasson ... Les amateurs de thriller gore passeront sans doute leur chemin, mais ils le savaient déjà. 

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