vendredi 5 juin 2020

Rivage de la colère de Caroline Laurent


"Rivage de la colère", vient d'obtenir le prix des Maisons de la presse, moins prestigieux que le prix des libraires, mais couronnant depuis des années des auteurs qui ravissent ou raviront le grand public ( Michel Bussi, Olivier Norek) ou l'emballeront même si peu connus (comme le carton plein de Valérie Perrin avec "Changer l'eau des fleurs" en 2018) avec des ouvrages bien écrits et qui se dévoreront... ou comment on peut réussir un roman tout public dont on n'a pas à rougir.
Le deuxième roman de Caroline Laurent ( le précédent co-écrit avec Evelyne Pisier s'intitulait "Et soudain, la liberté" ) allie à la perfection une intrigue grandement romanesque avec un fait géo-politique inconnu mais porteur d'une grande intensité émotionnelle ( ici, tout un peuple d'une île de l'océan indien sacrifié par les anglais pour implanter une base militaire).
Avec de cours chapitres, chacun se terminant par un petit rebondissement, le roman raconte l'histoire de cette peuplade qui vivait heureuse au soleil avec trois fois rien au travers d'une belle histoire d'amour entre un très élégant mauricien d'origine anglaise et une îlienne libre et déterminée et de leur combat qui se déroulera durant plus de 40 ans. Leur passion se mêlera intimement avec le sort d'un peuple spolié dont le drame bien méconnu fut pourtant porté jusqu'à la Cour Internationale de la Justice de La Haye dans les années 2010.
Ce roman est un tourne-page habilement écrit, avec émotion et grands sentiments mais sans jamais oublier que la colère et le combat génèrent l'espoir. Le lecteur ne peut qu'être touché, ému et ne boudera pas son plaisir d'être emporté par une histoire, peut être parfois trop cadencée comme une bonne série Netflix. Vive le grand romanesque quand il est fait avec cette sincérité et cette chaleur ! 

🌞🌞🌞🌞/5

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