dimanche 13 avril 2014

Suneung de Shin Su-won


Bienvenue en Corée du Sud et surtout dans son infernal système scolaire qui broie les élèves et les pousse bien souvent au désespoir voire au suicide.
June, jeune lycéen pauvre mais brillant, intègre un de ces lycées d'excellence où règne la compétition et l'humiliation et qui préparent ses élèves au Suneung, leur bac local pourvu là-bas d'un statut à nul autre pareil. Si chez nous obtenir le bac suffit bien souvent au bonheur de nos lycéens (les pauvres crédules ), en Corée, il est l'occasion de classer les candidats. Aux meilleurs, les meilleures universités, les meilleurs emplois,...aux autres, le reste. Du coup, le pauvre June s'aperçoit que sans des cours à 700 euros l'unité que prennent les plus aisés mais aussi les plus brillants condisciples de sa classe, il ne pourra jamais intégrer l'université d'astronomie qu'il vise. Comme il est curieux, il va s'apercevoir qu'un groupe d'étude secret se réunit dans les caves de l'établissement et ont des agissements pour le moins dangereux mais dont le but est l'accession aux premières places.
Présenté ainsi, je donne l'impression que le film est assez linéaire et est quelque part une dénonciation de ce système ultra élitiste, alors que ce n'est pas vraiment le cas. Débutant par la découverte du corps d'un lycéen, le film va d'abord suivre l'enquête de police qu'il abandonne très vite pour s'intéresser au parcours (en flash back) de June et son implication dans ce meurtre ainsi qu'à une prise d'otages au suspens lourdement mené. La condamnation de cet élitisme, un soupçon immoral, reste seulement en toile de fond.

Le film pâtit un peu de cette construction dont le manque d'unité dans la réalisation rend le tout un peu bancal. Les scènes ultra réalistes du meurtre détonnent avec le reste du film assez plat et faussement créatif. Les nombreux plans du début, un peu vertigineux s'effacent très vite pour des cadrages plus ordinaires sans raison apparente.
Au final, le film laisse une impression mitigée de demi-réussite (j'aime voir le verre à moitié plein, plus qu'à moitié vide). On ne s'ennuie pas vraiment, mais on regarde tout ça sans être réellement passionné. On ressort du film en priant tout de même que les conseillers techniques du ministère de l'Education Nationale, devant nos résultats lamentables aux tests PISA, ne nous pondent pas une énième réforme inspirée de ce système, certes performant, mais terriblement angoissant (et au libéralisme poussé à l'extrême!).



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