lundi 13 octobre 2014

Le garçon et le monde de Alê Abreu


Un dessin animé, un vrai, pas en images de synthèses et encore moins en 3D voilà qui est original. En plus, il vient du Brésil... pays qui occupe peu le terrain de l'animation. Précédé de quelques prix au festival d'Annecy et d'une critique louangeuse, "Le garçon et le monde " est le film original de la semaine pour spectateur un peu curieux .... ou doté d'enfants à partir de 8 ans.
Effectivement dans la salle, lors de la projection, il y avait du bambin, sage, concentré car accompagné d'au moins un parent lecteur de Télérama. Une chance, il n'y aurait peut être pas une cacophonie de jérémiades pour avoir des bonbons , aller au toilettes ou courir partout dans la salle, fléau propre aux séances enfantines lorsque le film n'est guère passionnant.
Hélas, trois fois hélas, il n'en fut rien. Malgré une image et une animation absolument magnifique, hommage à l'innocence et la liberté du dessin d'enfant, utilisant du pastel, des encres, des crayons de couleur ou du stylo bille, très vite la jeunesse commença à se tortiller sur le siège. Les parents commencent à murmurer quelques explications pour ramener l'attention mais en vain. Les mômes décrochent les uns après les autres, les parents aussi car ils ne peuvent pas faire deux choses à la fois, expliquer le film et suivre l'histoire. Et c'est là le point faible du film. Il a beau distillé un magnifique discours humanitaire, sociologique, politique et écologique, son scénario laisse songeur même le spectateur averti. Mélange de rêves, de digressions, d'avance dans le futur, de souvenirs, j'ai peiné à bien saisir qui étaient certains personnages et le passage de l'enfant à sa version vieille n'est pas évidente à percevoir. Les enfants décrochent, les adultes s'accrochent.
Bien sûr, le résultat est un régal pour les yeux. L'animation, constamment inventive et originale est éblouissante de créativité. La musique, au diapason, apporte une note rythmée et mélancolique qui accompagne merveilleusement cette terrible vision de notre monde gangrené par la dictature du commerce et du productivisme. Très symbolique dans son utilisation du blanc et du noir, luxuriant au niveau des couleurs, mais les effets de kaléidoscope si jolis à l'écran, ont hélas déteint pas mal sur le scénario. Du coup cette émouvante histoire de petit garçon vivant à la campagne dont le père part et qu'un coup de vent va emporter vers la découverte du monde tel qu'il est, va prendre un tour très complexe. Le décryptage de l'ensemble est intéressant mais un peu trop foisonnant. Le jeune spectateur n'arrête pas de demander si c'est bientôt fini. L'adulte qui l'accompagne se dit qu'il reverrait bien tout cela au calme, pour sûrement mieux apprécier.
Quand je dis qu'un film de cinéma se voit en salle, celui-ci en est le parfait contre exemple ..ou alors une salle sans enfant ! Mais cela sera difficile d'en trouver une, puisque nos chers bambins sont les cibles visées ! Cependant, "Le garçon et le monde" reste une véritable oeuvre créative, digne d'intérêt et qui sera intéressant de découvrir plutôt que la énième animation des studios américains (du Nord).


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