Quoi de plus vendeur qu'un bébé ? On craque pour les bébés et le cinéma n'y pense pas assez souvent. Avec "Pupille", les spectateurs pourront aller s'attendrir tout leur saoul, surtout qu'en bonus on voit des stars du moment ( Sandrine Kiberlain), de retour ( Elodie Bouchez) ou, encore plus craquant, mâlissimes ( Gilles Lellouche) faire gouzi-gouzi avec un nourrisson tout en fossettes et jolies rondeurs. Bien vu ! Mais, hormis ses images tendres, que vaut réellement le deuxième long-métrage de Jeanne Héry ?
L'histoire de ce bébé né sous X et de la chaîne humaine qui se met en place pour l'amener le plus calmement possible vers une adoption plénière, nous est contée un peu comme un joli conte moderne et administratif. Si les deux derniers mots paraissent incompatibles, ils sont pourtant bien présents durant tout le récit. Tout se déroule merveilleusement bien pour ce bébé, de l'accouchement par une jeune femme posément déterminée jusqu'au moment de la rencontre avec celle qui sera sa maman. Les différents protagonistes, de l'assistante sociale à l'éducateur qui prendra en charge le nourrisson restent autant bienveillants que professionnels. Tout coule avec bonheur .... On sent que tout ça pourrait basculer dans la mièvrerie la plus totale ... mais, surprise, le film l'évite finement.
Les acteurs, les stars mais aussi les seconds rôles, sont tous parfaits et surtout le scénario leur a prévu une certaine profondeur, voire quelques petites notes plus acidulées. Du coup, si pour le bébé tout roule, les adultes autour de lui peuvent se débattre avec quelques aléas de la vie, rendant le récit beaucoup moins linéaire et permettant de jolies scènes de comédie ou plus émotionnelles. La construction alternée entre le placement du bébé et le long chemin pour une jeune femme pour voir arriver un enfant chez elle, aide aussi à rendre le film plus subtil. Le spectateur se laisse porter dans cette histoire qui, de par l'actualité ( souligné par les déclarations de Gilles Lellouche dans le dossier de presse ou lors de sa tournée promo), s'avère aussi un remarquable plaidoyer pour les services publics et de leurs personnels, mal payés, mais avant tout attachés à honorer au mieux leur mission. En pleine réflexion autour de l'impôt et de son utilisation, " Pupille" devient presque incontournable et dans la cohorte de productions françaises dans grandes ambitions, prendre la menotte de "Pupille", vous fera passer un agréable moment !
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