jeudi 21 septembre 2017

Ma reine de Jean-Baptiste Andréa



Voici un premier roman dont on parle beaucoup cette rentrée : prix du roman envoyé par la poste, finaliste du prix FNAC, sur la liste du Fémina, bref presque incontournable ce mois de septembre. Appâté par les tam-tams de cette soudaine renommée, j'ai plongé dans "Ma reine " sans rien connaître de l'histoire. ( Oui j'en entends parler en bien, mais ne lis pas les résumés pour ne pas gâcher le plaisir de la surprise).
Et paf, première déconvenue : encore un récit d'enfant à la première personne ! Ce n'est pas que je n'aime pas les mômes, mais c'est certain que Jean-Baptiste Andréa ne choisit pas de briller par l'originalité, tant ce sillon des pensées enfantines si fraîches commence à devenir usant. Reconnaissons-lui par contre ce choix de la difficulté en osant se confronter à la cohorte d'ouvrages déjà parus avec ce filon qui emporte souvent le cœur des lecteurs ( peut être plus les lectrices, mais si je dis ça, on va m'accuser de misogynie ). Alors en route pour un retour en enfance et dans le passé puisque nous voilà en 1965, en Provence, dans une zone perdue et pelée, où une station d'essence se dresse ...plus très rutilante . C'est tout de suite très cinématographique, et je vois déjà le téléfilm qu'on pourra en tirer. Shell, le narrateur, vit seul avec ses parents un poil bourrus. Malgré ses douze ans, il ne va plus à l'école, car il est un peu attardé. L'établissement qui aurait pu l'accueillir n'a pas été validé par la famille. Du coup, il s'occupe un peu en faisant consciencieusement le plein aux quelques rares voitures qui passent dans ce coin isolé. ( Oui, c'est une époque où le petit commerce était fier de vivoter, y'avait pas que l'argent dans la vie ma brave dame, y'avait l'amour du petit boulot !). Et puis un jour, il décide de partir à la guerre qu'il sait loin. Quand on est un petit garçon fragile et ayant des difficultés à appréhender le monde, loin, c'est de l'autre côté de la colline. Il ne trouvera pas de conflit mais un endroit pour dormir. Et c'est là que très vite apparaîtra Viviane ( notez le clin d'œil féérique), petite fille délurée qui deviendra sa reine...
Vous l'avez compris, je ne rejoins pas les pâmoisons qui accompagnent ce roman. Soyons clair, je l'ai lu sans déplaisir mais sans enthousiasme non plus. Tout est frais, mignon, tendre, la nature est belle mais un peu dangereuse quand même, les propos sont croquignolets, la trame jolie, l'enfant découvre l'amour sans se l'expliquer réellement et c'est beau bon sang de bois ! Non, c'est léger, facile à lire, joli, choupinou,  tendre, gouzi gouzi, mais beau non. Il manque dans ce texte un soupçon de folie pour qu'il puisse se démarquer et aussi une écriture, une vraie, pas celle, toujours assez fausse, empruntée à un enfant.
Alors je vais passer pour un cœur sec, un insensible ( c'est vrai, j'ai détesté " Le petit prince") mais je n'ai pas été emballé par cette énième histoire de recréation de monde enfantin. Jean-Baptiste Andréa n'a pas démérité pour autant car, dans sa simplicité narrative, il évite quand même quelques clichés, mais n'arrive pas à sortir son texte de l'ordinaire. Ceci dit, comme cela ne bousculera pas les lecteurs, le livre plaira sans doute, se plaçant en tête de gondole des titres qui font du bien ! ( Vous l'aurez compris, pour moi, ça me fait du bien quand je suis un peu bousculé, choqué, intrigué,... une autre idée du roman...)


3 commentaires:

  1. Incroyable! Il existe quelqu'un qui n'a pas adoré le petit prince! ^_^ Ma prof de latin de 4ème (toute une époque) nous l'avait fait étudier en latin (traduit du français), horrible souvenir. Il m'a fallu du temps pour le lire -enfin -devenue adulte. Mouais bon.

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  2. Complètement d'accord avec votre analyse sur ce livre....! Merci de votre franchise.

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  3. Haaa !! C'est agréable de lire un avis qui rejoint le sien ^^ Je commençais à me poser des questions... On a soulevé les mêmes points.

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