Le festival touche à sa fin et le jury de professionnels va cogiter pour déterminer des lauréats. Les longs-métrages présentés dans cette deuxième partie du festival nous ont promenés avec des narrations moins formatées, sans doute plus personnelles, mais pas forcément convaincantes. Le hongrois Laszlo Csuja, avec " Blossom Valley" a un peu indisposé avec ses deux héros décalés vivant l'instant présent en faisant fi des barrières de la morale... sans pour autant passionner. La française Marine Atlan, avec un petit long-métrage d'une heure " Daniel fait face" ( je dirai un court hélas rallongé), en voulant donner de l'onirisme ou du suspens à une histoire d'amour enfantine, sombre dans un maniérisme et une psychologie pleine de clichés, le tout dans une ambiance soit disant scolaire qui laisse pantois. Félix Moati, malgré un casting trois étoiles ( Vincent Lacoste, Benoit Poelvoorde, Anaïs Demoustier ), n'a offert qu'un long tunnel d'ennui distingué avec son histoire de famille ( "Deux fils" ) relevant d'un entre-soi dont on se fiche éperdument. Le dernier film de la sélection, d'origine néerlandaise mais se situant en Pologne, " Light as feathers", cultivant une rude authenticité, a résumé parfaitement cette impression que dans la sélection tout le monde filme un peu pareil de sordides histoires ( caméra à l'épaule, plan serré sur les visages des comédiens). Seuls, le photographe anglais Richard Billingham avec mettant en mouvement son travail photographique avec le très naturaliste mais peut être trop personnel " Roy & Liz" etle français Matthieu Bareyre avec son documentaire sur une jeunesse parisienne filmée de nuit ( "L'époque", gros succès auprès du jeune public auquel été dédié son film) ont su attirer une réelle attention.
Alors que va récompenser le jury ? Peut être le film danois "Cutterhead" ? Le roumain " Lune de miel" ? Le français " Les drapeaux de papier " ( dont le réalisateur, Nathan Ambrosioni apparaît comme LA belle promesse d'avenir de ce festival) ou peut être "L'époque " .... Résultat samedi soir...
Bande annonce de "Les drapeaux de papier" :
PS : Le verdict est tombé ! Le jury a choisi le film allemand " Comme si de rien n'était" de Eva Trobisch, beau portrait de femme porté par l'actrice Aenne Schwarz ( qui obtient le prix d'interprétation ) : bien vu, c'était effectivement un des bons longs- métrages de la sélection. On notera que le public a décerné ses prix au film Suisse " Ceux qui travaillent" de Antoine Russbach, film glacial sur le travail et la dérive libérale, peut être gâché par une grosse ficelle finale mais au demeurant très efficace, et, avec justesse au film de Nathan Ambrosioni "Les drapeaux de papier " formidable premier pas d'un jeune homme que l'on suivra avec intérêt.
Dans la catégorie court- métrage, ce même public a donné ses prix à deux films ( très réussis) qui ont offert peut être les seuls moments de rire de ce festival : " Wildebeest" du duo belge Nicolas Keppens et Mathias Phlips et "La traction des pôles" de Marine Levéel ( passé sur France2 le 21 janvier dernier à 2h05... peut être visible en replay ? )
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