Il faut que je suis masochiste pour continuer à aller voir les films de Pascal Bonitzer ! Chaque fois, j'en ressors avec un sentiment de perte de temps. Le cinéma bourgeois et bien pensant qu'il déroule inlassablement au fil des années, n'arrive toujours pas à me convaincre. Comme pour le précédent " Cherchez Hortense", il a fait appel à une pléiade d'acteurs piochée dans la jeune génération ( Vincent Lacoste et Agathe Bonitzer) ou parmi des plus aguerris ( Huppert, Bacri, Lambert Wilson, Pascal Grégory). Chacun y va de son savoir-faire. On les regarde s'agiter sans trop d'ennui mais en pensant que ce doit être fatiguant de devoir toujours faire le bougon, l'ambiguë, le chicos un poil machiavélique, la femme vaguement dérangée... ( Je suis certain que vous avez déjà remis chacun dans son rôle, comme quoi, de ce côté là, pas de surprise). L'histoire, comme d'habitude, brinquebale pas mal. Située dans le milieu de la finance, on nous assène une symbolique lourdingue ( le banian qui profite des autres plantes pour s'étendre, entre autre ) qu'avait précédé l'arrivée de Nora, jeune femme froide et déterminée ( jouée par Agathe Bonitzer qui n'a pas eu besoin de forcer son naturel) qui pénétrait dans un univers gris et glacial au bord du cliché. Vincent Lacoste erre aussi dans les couloirs, sans grande conviction. On pense s'acheminer dans un galimatias financiaro/chiant, quand soudain le film se retrouve à fêter l'anniversaire du père bougon ( oui, c'est lui, qui d'autre voulez-vous pour ce rôle ? ) de l'héroïne. La caméra se passionne soudain pour la vieille génération, qui a un passé bien moins conventionnel que prévu et bien plus fun que la jeunesse ! Le scénario, vaniteux, ne s'encombre pas de vraisemblance. Tout le monde finalement connaît tout le monde, a couché avec ...presque tout le monde autrefois. Cela embête Agathe Bonitzer qui, oh surprise, adopte une nouvelle expression : elle fronce les sourcils ! Et c'est vraiment chouette car sa libido se réveille, puisqu'au détour d'une scène elle embrasse Vincent Lacoste alors qu'elle le déteste. Puis les vieux se dépatouillent avec leurs coucheries passées pendant qu'Agathe s'essaie au sexe. Pas facile d'incarner la passion avec une mine aussi revêche ! Heureusement papa veille et lui fait enfiler un peignoir ( fermé jusqu'au menton, faut pas non plus exagérer !), signe que Vincent Lacoste va venir consommer dans son petit huit pièces. Las, une soeurette bien plus délurée va faire foirer le plan et Agathe va renfiler son imper mastic pour aller traquer les conflits d'intérêts, bien plus passionnants pour elle ...que pour nous qui n'en avons vraiment rien à faire !
Agathe Bonitzer finira-t-elle par pêcho Vincent Lacoste ?
Isabelle Huppert retrouvera-t-elle sa bouteille d'Armagnac ?
Pascal Grégory est-il l'amant de Lambert Wilson ?
Jean-Pierre Bacri partira-t-il en vacances à Nevers ?
Autant de questions que le film révélera peut être, je ne vous le dis pas, vous n'avez qu'à aller au cinéma pour le savoir ! Mais, une remarque toutefois. Ne vous l'avez ressenti, si vous en avez marre de ce cinéma bourgeois de l'entre soi qui ronronne encore et toujours, évitez " Tout de suite et maintenant", y'a rien à voir !
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