dimanche 30 octobre 2016

Sing street de John Carney



Il y a des films qui jouent sur les bons sentiments et en règle générale j'ai un peu de mal avec la guimauve. "Sing street" fait mentir cet adage.
Pourtant tout y est : la crise irlandaise du début des années 80, la famille en déliquescence financière ( on fait passer Conor, le jeune héros, d'une bonne école de jésuites à un collège regroupant la plèbe et dirigé par des frères vicelards) mais aussi conjugale. Le climat de la maison est irrespirable puisqu'à l'époque le divorce n'était pas autorisé en Irlande. Les parents ne se supportent plus, le grand frère a quitté la fac et rumine dans sa chambre. Conor, lui, se plonge dans la musique et créé un groupe de rock autant pour essayer d'oublier son quotidien sordide que pour plaire à une jeune fille aux cheveux crêpés. Tout un ensemble de situations qui auraient pu tourner à l'affreux mélodrame sirupeux.
Le scénario n'a donc rien d'original et s'appesantit peut être un peu trop sur l'histoire d'amour mais le film dégage un doux parfum de sincérité et de bienveillance constant. Le jeune héros, interprété par un inconnu à la photogénie étonnante ( Ferdia Walsh-Peelo), avec son physique presque enfantin, mélange de Paul Mac Cartney et Harry Potter (sans lunettes) nous entraîne avec lui dans un univers musical des eighties complètement revisité. La bande son, mélange de pointures comme Cure ou Duran Duran et de créations originales interprétées par le jeune comédien lui même, vous donne des envies de bouger, de vous trémousser et de la télécharger (légalement) sitôt de retour chez vous. C'est sans doute la cerise sur le gâteau, le plus qui emporte l'adhésion totale du spectateur, l'élément qui fait que l'on sort de la salle le sourire aux lèvres.
"Sing street" possède tout ce qu'il faut pour devenir, grâce à un excellent bouche à oreille, un film qui drainera du public durant des semaines, j'en prends presque le pari. Malgré le mal de vivre de beaucoup des personnages délicatement suggéré par une réalisation fluide et délicate, une énergie aussi joyeuse que contagieuse baigne cette histoire et le range d'emblée dans ces films que l'on se repassera un soir de blues pour nous redonner la pêche.




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