En lisant la quatrième de couverture du premier roman de Tommy Orange paru l'an passé aux Etats Unis, nous avons affaire à LA révélation de l'année. Les journalistes du coin l'ont élu meilleur livre de l'année, il a été finaliste de deux grand prix littéraires ( Pulitzer et National Book Award) et a reçu un prix ( paraît-il) prestigieux, le Hemingway Award ( mais les prix sont tellement nombreux aux states et ont des noms tellement ronflants que, chez nous, ils en jettent toujours dans une biographie). Donc à la lecture, on allait voir ce que l'on allait voir, un grand auteur était né !
Un regard politique et vraiment franc sur les amérindiens.
C'est indéniable, "Ici n'est plus ici" nous dresse un constant particulièrement glaçant des quelques indiens qui ont survécu au génocide ( terme employé dans le roman) dont ils ont été victimes lors de la conquête de l'Ouest. Si chez nous, nous en sommes conscients depuis quelques décennies, sans doute qu'aux Etats Unis, comme toujours dans ces cas là, le déni est bien plus grand, entretenu par plus d'un siècle de légendes, de westerns, où l'indien est forcément le méchant. En pointant les faits du doigt dès les premières pages par un prologue net, incisif, Tommy Orange démarre fort et irritera sans doute l'américain moyen du Texas adhérent à la NRA tombé par erreur sur le roman. Les choses ainsi posées, on peut découvrir ensuite les douze portraits des personnages principaux, parfois passés dans un de ces réserves, vitrines assez sordides d'un pseudo respect de leur peuple, mais tous uniformément cabossés par une vie de rejet. Drogués, alcoolos, abandonnés par leur parents, adoptés sous X, ils survivent plus qu'ils ne vivent et quand par bonheur ils ont réussi à faire de bonnes études, peuvent hélas sombrer dans geekitude et dans l'obésité. Le tableau brossé est impitoyable, doublé d'une impression d'enfermement de cette communauté même la partie vivant normalement dans une grande ville. Pour la prise de conscience, le roman atteint magnifiquement son but.
Un roman étrangement construit qui nuit au propos.
Les très bonnes intentions de l'auteur ne suffisent pas à nous offrir un grand roman. Avouons-le, il a du mal à mener son roman choral et surtout à gérer ses douze personnages. Douze c'est beaucoup, surtout que leur présentation, longue, fouillée psychologiquement s'étend sur plus de la moitié du livre ! Quand ils réapparaissent, on ne sait plus qui est qui, on doit revenir en arrière pour les resituer. L'impression donnée est celle de douze portraits, douze nouvelles vraiment bien écrites, que l'on a d'abord accolé puis que l'on s'est ingénié à faire revivre en plaçant ces douze personnes dans une histoire mi thriller mi romanesque soudain peu convaincante. Le lecteur ne s'attache pas vraiment aux différents protagonistes, embarqués dans un pow wow ( en Bretagne on parlerai de fest noz) sanglant qui laisse froid. Reste tout de même un regard d'écrivain, sans doute excellent dans un format court mais dont ce premier opus manque sérieusement de souffle et de rythme.
Un regard politique et vraiment franc sur les amérindiens.
C'est indéniable, "Ici n'est plus ici" nous dresse un constant particulièrement glaçant des quelques indiens qui ont survécu au génocide ( terme employé dans le roman) dont ils ont été victimes lors de la conquête de l'Ouest. Si chez nous, nous en sommes conscients depuis quelques décennies, sans doute qu'aux Etats Unis, comme toujours dans ces cas là, le déni est bien plus grand, entretenu par plus d'un siècle de légendes, de westerns, où l'indien est forcément le méchant. En pointant les faits du doigt dès les premières pages par un prologue net, incisif, Tommy Orange démarre fort et irritera sans doute l'américain moyen du Texas adhérent à la NRA tombé par erreur sur le roman. Les choses ainsi posées, on peut découvrir ensuite les douze portraits des personnages principaux, parfois passés dans un de ces réserves, vitrines assez sordides d'un pseudo respect de leur peuple, mais tous uniformément cabossés par une vie de rejet. Drogués, alcoolos, abandonnés par leur parents, adoptés sous X, ils survivent plus qu'ils ne vivent et quand par bonheur ils ont réussi à faire de bonnes études, peuvent hélas sombrer dans geekitude et dans l'obésité. Le tableau brossé est impitoyable, doublé d'une impression d'enfermement de cette communauté même la partie vivant normalement dans une grande ville. Pour la prise de conscience, le roman atteint magnifiquement son but.
Un roman étrangement construit qui nuit au propos.
Les très bonnes intentions de l'auteur ne suffisent pas à nous offrir un grand roman. Avouons-le, il a du mal à mener son roman choral et surtout à gérer ses douze personnages. Douze c'est beaucoup, surtout que leur présentation, longue, fouillée psychologiquement s'étend sur plus de la moitié du livre ! Quand ils réapparaissent, on ne sait plus qui est qui, on doit revenir en arrière pour les resituer. L'impression donnée est celle de douze portraits, douze nouvelles vraiment bien écrites, que l'on a d'abord accolé puis que l'on s'est ingénié à faire revivre en plaçant ces douze personnes dans une histoire mi thriller mi romanesque soudain peu convaincante. Le lecteur ne s'attache pas vraiment aux différents protagonistes, embarqués dans un pow wow ( en Bretagne on parlerai de fest noz) sanglant qui laisse froid. Reste tout de même un regard d'écrivain, sans doute excellent dans un format court mais dont ce premier opus manque sérieusement de souffle et de rythme.
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