jeudi 5 septembre 2019

Pourquoi les hommes fuient ? de Erwan Larher


3 éléments qui pourront vous permettre de savoir s'il vous faut fuir le nouveau roman d'Erwan Larher. 

L'histoire : 
Accrochez-vous aux rayons de votre bibliothèque, car nous frisons la grande originalité : une fille veut retrouver son père ! Au moins, du repos pour les neurones, on se glisse dans cette trame les yeux fermés ...heu...pas trop....faut découvrir quand même ce que l'auteur en fait de cette intrigue. Si l'on considère la fin de l'ouvrage ( rassurez-vous, je ne divulgache rien), pas grand chose. Mais là, je pointe d'emblée les deux points faibles de ce roman qui par ailleurs possède quelques qualités propres à intéresser un lecteur qui aimera se plonger à la suite d'une certaine Jane ( prononcez djène SVP). Jane est jeune, sa mère vient de quitter notre monde de brute sans beaucoup attrister sa fille unique qui a d'autres chats à fouetter, surtout des mecs à baiser ou à entourlouper. Au moins une héroïne qui prend sa vie en main et qui n'a pas froid aux yeux ! Un peu nombriliste, elle caracole dans la vie sans trop se soucier du monde extérieur pourtant en grève et en quasi révolution. Elle fonce, portable greffé dans sa main .... même si celui-ci l'intrigue pas mal quand ce salaud de Google ne veut pas lui donner les renseignements demandés...

Le style :

Assurément le point fort du livre. Avec un vocabulaire en parfaite adéquation avec l'âge de son héroïne ( un petite vingtaine), les phrases percutent, groovent ( c'est pas démodé ce terme ? ) , fusent, comme un Queneau actuel le ferait pour  mettre en scène une jeune adulte d'aujourd'hui. La quête au paternel devient alors pas mal hilarante et se dévore comme une bonne sitcom ( très bien dialoguée). On ne fuit donc pas puisque l'on se régale du franc parler et des pensées sans filtre de Jane.

Les personnages : 

Vous l'aurez compris, Jane occupe un très grande place dans le livre, tellement énorme que les autres protagonistes n'ont guère de place pour exister. Malgré cette présence totale, elle n'arrive pourtant pas à être totalement sympathique. Erwan Larher, s'il manie avec maestria la vanne et le clash peine un peu plus à faire exister la partie sensible ( bien camouflée derrière une assurance bravache) de son héroïne. Les quelques paragraphes un peu émotionnels manquent de brio, finissant par faire passer Jane pour une cyborg programmée pour un stand-up permanent ( ceux qui liront le roman comprendront le clin d'oeil) et l'empêche donc d'accéder à ce statut envié de personnage empathique.

Je résume : une histoire peu originale et aux seconds plans intrigants mais pas exploités : 0 point
Un style alerte et franchement addictif : 1 point
Des personnages loin d'être inintéressants mais pas trop fouillés : 0,5 point.
Note : 1,5/3. la moyenne donc ... A vous de voir selon votre humeur... Pour de la détente , c'est quand même de la bonne ! Mais n'en demandez pas plus. 

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