Depuis le mois de mai, les attachés de presse des maisons d'éditions sont DEBOOOORDES, essayant coûte que coûte d'arracher articles et interviews pour leurs poulains, pauvres choses lâchées dans la grande course du livre de la rentrée.
A l'évidence, tous ne courent pas dans la même catégorie si l'on en juge par les premiers résultats de la semaine. Entendons nous bien, il ne s'agit pas ici des chiffres de vente des ouvrages sortis depuis le début de la semaine, mais de leur présence médiatique.
Si l'on prend 5 magazines ou journaux au hasard (enfin presque), disons, Télérama, Les Inrocks, Le Monde, Le Nouvel Obs et Elle, qui a tapé dans l'oeil des responsables culture de ces divers organismes de presse ? Qui a émergé des lectures estivales des différents critiques? Ou, quel attaché de presse s'est montré le plus convaincant? Quel auteur, bien implanté dans le milieu médiatico-littéraire, a su continuer à faire rayonner son statut ?
Les auteurs confirmés ou habitués au succès sont évidemment là : Delphine Le Vigan, David Foenkinos, Marie Darrieussecq ou Jean Rolin. On voit poindre le rouleau compresseur Emmanuel Carrère dont le "Limonov" ne sortira que le 8 septembre mais qui occupe déjà une place de choix dans les papiers autour de cette rentrée littéraire. On note aussi un fort engouement pour le nouveau Haruki Murakami, sûrement parce qu'on le soupçonne d'être nobélisable car jusqu'à présent il était un peu méprisé par la critique.
Non, le grand gagnant cette semaine, l'écrivain le plus important de la rentrée, celui qui a droit à tous les articles illustrés de belles photos, celui qui a fait tomber en pâmoison toute la critique française, c'est, c'est... Jonathan Franzen avec "Freedom" paru aux éditions de l'Olivier.
Et moi, lecteur assidu de toutes cette presse qu'est-ce que j'ai fait? Ben, j'ai couru acheté le chef d'oeuvre bien sûr!
Non rassurez-vous, si j'ai acheté cet ouvrage, c'est uniquement parce que j'avais énormément apprécié son précédent ("Les corrections "déjà à l'Olivier) et que j'attendais avec impatience la sortie de celui-ci.
Par contre, je ne l'ai pas encore lu, 700 pages tout de même...
Alors pourquoi en parler déjà?
Hé bien, une fois sorti de la librairie, je n'ai pas pu résister à l'envie de lire les premières lignes de "Freedom". Et là, je suis resté perplexe. J'ai lu, puis relu puis encore relu la première phrase du chef d'oeuvre et... je la relis encore et ... rien... J'ai un peu de mal à comprendre les mots imprimés...
Je vous la livre :
"Les nouvelles concernant Walter Berglund ne furent pas découvertes dans un quotidien local - Patty et lui étaient partis pour Washington deux ans plus tôt et ils ne signifiaient dorénavant plus rien pour St. Paul- mais la bonne société urbaine de Ramsey Hill n'était pas loyale à sa ville au point de ne pas lire le New York Times."
Mouais, pas engageant n'est-il pas? On devine un peu ce que cela peut bien signifier mais tout cela reste un peu obscur. Un problème de traduction? Une volonté de ne garder que les bons lecteurs? Tout le livre est de cet acabit?
Me reviennent alors en tête, les grands arguments des éditeurs concernant la première phrase d'un roman, l'importance qu'elle revêt pour accrocher le lecteur, le mettre en appétit, le captiver, le transporter tout de suite dans un nouvel univers. Tous rêvent d'égaler la fameuse "Longtemps, je me suis couché de bonne heure." de Proust.
Ici, en lisant la première phrase du nouvel opus de Jonathan Franzen, la réaction du lecteur moyen, c'est : je ferme le livre et je m'en vais voir si par bonheur Marc Lévy n'aurait pas pondu un nouveau truc avec du papier et des mots dessus.Promis, juré, je vais bien entendu laisser de côté ce détail et aller au delà de ce début pour le moins fumeux et je vous donnerais mon avis, pour vous prouver, j'espère, que la prose du plus grand auteur américain vivant (c'est la presse qui le dit) n'est pas toute de la même veine.
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