Comme vous ne le savez peut être pas, je remplis mon ipod de chansons françaises de Mireille (la vraie, pas Matthieu) à Cyril Mokaïesh. Bon, je fais des choix, certains artistes n'obtenant pas de ticket d'entrée (j'ai une allergie pour les chanteuses à voix qui hurlent l'amour et la séparation).
Quand, à la rentrée dernière, est apparue en kiosque la revue "Serge" consacrée à la chanson uniquement francophone, j'ai dû être le premier acheteur (du moins dans ma ville).
La revue est plutôt classieuse : beau papier, belle mise en page, le rédactionnel oscillant entre décryptage, légèreté et patrimoine, mettant en avant les dernières productions francophones et décryptant les tendances du moment dans des articles assez astucieux.
Sa parution est bimestrielle mais décalé par rapport aux autres revues. Ainsi l'avant dernier numéro couvrait les mois de juin/juillet alors que les confrères préfèrent sortir un spécial été couvrant juillet et août, permettant d'envoyer les journalistes se ressourcer sur quelques plages à la mode.
C'est pour cette raison que je n'ai découvert le numéro 6 de Serge qu'hier.
J'avoue, en voyant la couv', j'ai eu un moment d'hésitation avant de passer à la caisse. Le magazine met en avant trois chanteuses : Zaz, Nolwenn Leroy et L.
Je connais un peu l'oeuvre lyrique des trois dames.
Un soir d'égarement ou de promotion, j'ai téléchargé (légalement!) l'album de Zaz. Je l'ai écouté une fois. De cette écoute, que je jure attentive, ne surnage à mon goût qu'un titre : La fée (repris en single depuis peu).
Nolwenn Leroy a la chance d'avoir aussi trois titres dans mon ipod : un de la période Voulzy, Mon ange (chanson à faire pleurer dans les chaumières sur la mort d'un enfant) et un morceau de son avant dernier album enregistré aux îles Féroé avec un groupe branché mais inconnu. Ses reprises de chants bretons m'ont par contre autant intéressé qu'une nuit de camping au mois de novembre à la pointe du Raz. De plus, j'ai eu la (mal)chance d'assister (gratuitement heureusement) à un de ces concerts aux tonalités bretonnes. Si la jolie Nolwenn déploie sur scène beaucoup énergie, le spectacle auquel j'ai assisté était assez catastrophique, les musiciens faisant le minimum syndical, la sono étant mal réglée.
Quant à L, je n'avais pas pu passer à côté du torrent d'éloge dont a bénéficié son premier album sorti au printemps dernier, avec, cerise sur le gâteau, la couverture de Télérama! Evidemment, j'ai visionné le mini concert offert par le même journal sur son site web, je m'en suis allé écouter le tout sur deezer et... ben, je n'ai pas accroché. Je reconnais la belle ouvrage, les textes bien écrits, les thèmes originaux mais ça ne passe pas. Il manque chez la dame un je sais quoi qui puisse faire la différence, un look, un mystère, un gros noeud dans les cheveux, ...
Malgré tout, j'ai acheté Serge et je ne l'ai pas regretté. Une lecture d'été idéale pour qui aime la chanson.
Même le dossier sur les trois chanteuses de l'année est sympa. Il faut découvrir l'interview émouvante de MC Solaar qui rame à trouver l'inspiration et dont les albums sont interdits de diffusion. Le reportage sur l'album photo de, et commenté par Maxime Leforestier sur ses débuts dans la chanson est pétri de sincérité. Le dossier sur l'argent des comédies musicales nous cloue sur place quand on apprend que pour mieux vendre un "Mozart opéra rock", les producteurs ont fait appel aux coiffeurs comme vecteurs publicitaires (on les invite puis ils en parlent aux clientes). La dernière partie du magazine a été laissé aux bons soins des Brigitte, sacrées rédactrices en chef, et c'est, bien entendu, totalement barré.
Si comme moi vous appréciez la chanson française et si vous ne connaissez pas Serge (garanti sans Céline Dion), courez dépenser 5 euros chez votre marchand de journaux, vous devriez ne pas le regretter.
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