Ca y est, j'ai terminé la lecture du chef d'oeuvre (selon la presse) de la rentrée littéraire, je veux parler de ce pavé de 718 pages qui a été vendu à plus d'un million d'exemplaires l'an passé aux Etats-Unis et dont l'auteur a fait la couverture du Times, le consacrant ainsi comme l'un des écrivains majeurs du siècle naissant, je veux bien sûr parler de "Freedom" de Jonathan Franzen.
Que dire ? Pour moi ce n'est pas le chef d'oeuvre absolu de cette première décennie, c'est plutôt le roman ambitieux mais un peu raté d'un écrivain qui veut faire le portrait de son pays depuis la chute des Twin Towers.
En racontant la vie de Walter, américain de la middle class, un peu terne et vaguement ambitieux, de sa femme Patty, très Desperate housewife, de leur ami et amant (de madame seulement...) Richard, chanteur folk/rock ainsi que de leur famille, Jonathan Franzen n'innove pas vraiment. Le trio le mari, la femme et l'amant n'est pas vraiment nouveau, même si, ici, il sert de prétexte à placer dans le récit les opinions de l'auteur sur cette Amérique déboussolée et incontrolable. Et tout y passe, l'école, la religion, la guerre en Irak, l'écologie, les républicains, la cupidité, les homeless, l'éducation, la justice, le 11 septembre, tout à droit à un moment donné à son petit couplet, généralement bien senti, mais qui ressemble souvent à un passage obligé.
Les personnages, sont minutieusement passés à la moulinette psychologique. Jonathan Franzen semble les considérer comme une espèce peu enviable du genre humain tellement ils concentrent les défauts d'une Amérique shootée au libéralisme.
Après une première partie un peu longuette qui s'attarde sur les atermoiements des personnages dans leur vie sans grand intérêt, le livre monte en puissance dans la deuxième moitié et révèle là ce qu'il aurait pu être : le portrait cinglant d'une Amérique toujours avide d'argent et d'individualisme mais complètement dépassée par les enjeux de la mondialisation et par la froideur libérale de ses enfants.
Le soufflé retombe pourtant avec un dernier chapitre en forme de happy-end, peu convaincant et inutile.
Pour conclure, "Freedom" est un roman ambitieux, pas désagréable à lire, pas vraiment abouti mais qui est une bonne photographie de l'Amérique d'aujourd'hui.
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