De Catherine Cusset j'avais déjà lu "La haine de la famille" ainsi que "Un brillant avenir" qui m'avait laissé des souvenirs de lectures vraiment agréables. C'est donc avec confiance que je me suis plongé dans son dernier ouvrage "Indigo". Nous y rencontrons trois français écrivains ou metteur en scène, invités par l'Alliance Française de Trivandrum en Inde à un de ces multiples festivals culturels qui rendent la vie de ces intellectuels un peu plus belle. Cornaqués par Géraldine, jeune française un peu stressée de devoir organiser cet événement avec peu de moyens, ils vont passer une semaine qui va transformer leur vie à tous. Charlotte, quarantenaire plan plan, va profiter de son séjour pour aller sur les traces d'une amie indienne disparue. Roland vieux séducteur de 64 ans, goujat et vaniteux, retrouvera un ancien grand amour tout en essayant de mater la rébellion de sa nouvelle jeune conquête amenée dans ses bagages. Raphaël, romancier peu productif et renfermé, sera la cible de la jeune Géraldine qui retrouvera l'homme qu'elle a secrètement espionné et aimé lors de son adolescence bretonne. Nous suivons leurs pérégrinations indiennes, mélange de scènes grinçantes sur le quotidien d'intellos à qui tout est dû et d'un retour fulgurant du passé qui va transformer leur présent.
Je vais être franc, tout ceci ne m'a guère semblé original. Bien écrit, agréable à lire, je suis tout de même resté sur ma faim. Je n'ai pas vu l'intérêt de cette histoire. Ce thème d'intellectuels se retrouvant face à eux même à l'étranger a déjà été lu et relu ailleurs (David Lodge, Allison Lurie, ...). Tous ces retours vers le passé m'ont paru ici un peu téléphonés, les quelques péripéties, surtout vers la fin, un peu lourdingues. Je me suis même pris à penser que la maison Gallimard avait formaté ce livre pour satisfaire la cliente désormais vieillissante des lecteurs français. Une recette pour les ménagères (les ménagers ?) de plus de quarante ans. Un style impeccable (on est chez Gallimard quand même !), un peu d'exotisme pour faire rêver ( l'Inde), des personnes masculins ou mystérieux ou ignobles (pour la touche féministe car ne l'oublions pas, le lectorat français du roman est essentiellement féminin), des héroïnes dépassées et énervées (empruntées à la chick-lit), mais aussi à l'horloge biologique au bord de la date de péremption ( les bébés ça fait craquer !) et pour pimenter (un tout petit peu) du sexe (si possible vaguement interdit, c'est mieux pour le frisson).
Alors, je pense que je ne suis pas la cible idéale. Malgré un évident savoir-faire, je n'ai pas été charmé, juste vaguement intéressé, assez pour le terminer mais trop peu pour avoir envie de le recommander vraiment.
Je me suis précipitée sur ce roman car j'étais expatriée à Delhi en 2009 et j'ai assisté à deux conférences de C. Cusset (L'amour au XXI siècle) avec Pascal Bruckner et Grégoire Bouillier. Je me suis bien amusée en essayant de deviner ce que l'auteur avait emprunté à la réalité. Un peu déçue que l'Inde ne soit qu'un décor pour les personnages, je m'attendais à une réflexion plus en profondeur sue ce pays qui semble pourtant l'avoir intéressée.
RépondreSupprimerAh évidemment avec ces clefs, cela rend le roman plus intéressant...! Merci de nous les donner, cela me donne envie de le reprendre.
RépondreSupprimerExpat à Delhi et ayant lu "le problème avec Jane", j'ai commandé ce livre qui m'attend.
RépondreSupprimerTa critique, les critiques m'inquiètent un peu...
Cela reste somme toute une lecture agréable, qui ne laisse pas beaucoup de traces, mais détendante. C'est vrai que c'est différent de ses précédents romans.
SupprimerJuste pour signaler l'imposture, après l'émission de télé "La Grande Librairie", de ce plat roman bien vendu,trop écrit et vite lu( un livre acheté= un livre lu).
RépondreSupprimerCatherine
Après avoir lu également "Un brillant avenir", j'étais impatiente d'ouvrir le dernier roman de cette auteur. Mais telle ne fut pas ma déception : on tourne en rond, c'est souvent la même chose ... Bref, aussitôt lu, aussitôt revendu.
RépondreSupprimerVoilà qui a le mérite d'être franc et proche de mon ressenti finalement.
RépondreSupprimerLe nombrilisme d'intello fière de ses connaissances littéraires en premier plan, l'Inde en profond arrière-plan, loin là-bas ; aucune profondeur, effroi : nombreuses citations de marques (rien à foutre !!!)... bref, je m'ennuie ferme mais je finis tjrs un livre : quel courage faut-il, car c'est vraiment insipide !!!
RépondreSupprimerUn conseil pour sentir et ressentir l'Inde : Rive de Sang, rive de perles ; alors là les le talent, les sensations, l'intelligence, la sensualité... sont au rendez-vous ! Petit trou de mémoire : j'ai oublié le nom de l'auteure (je l'ai lu il y a au moins 20 ans). Indigo est à l'image du monde actuel : superficiel et inconsistant... ben oui
Tout à fait d'accord, c'est creux, creux, creux! ... et inutile! Quel gachis!
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