vendredi 8 février 2013

Eugène de Quentin Vijoux



J'ai acheté cet album par hasard, sans l'avoir feuilleté (il était sous blister), sans les recommandations de mon libraire favori (qui ne l'avait pas encore lu), uniquement attiré par la couverture. L'auteur m'était inconnu (évidemment c'est son premier album) et même l'éditeur ne me disait rien (Michel Lagarde). 
Une fois déballé, j'ai tout d'abord apprécié la qualité de l'édition, il est toujours plaisant d'avoir un bel objet-livre en mains. Et une fois terminé, j'avoue que je ne regrette ni ma lecture ni mon achat. J'ai l'impression très forte d'avoir découvert un jeune auteur à l'univers singulier et original qu'il va falloir suivre avec attention.
L'histoire débute par la rencontre d'Eugène, le héros, qui se fait lire les lignes de la main par un monsieur un peu débonnaire et qui lui remet sa carte en lui proposant du travail. Ca tombe bien, Eugène  est sans emploi et va donc quitter sa petite maison dans laquelle il vit avec sa fiancée, pour aller travailler à la ville, pour le compte du docteur Trousseau, l'homme rencontré un peu plus tôt. Il devra livrer de mystérieux colis dans des endroits assez étranges...
Il est très difficile de raconter la suite de cette histoire car elle vire très vite dans le fantastique. Quentin Vijoux nous entraîne dans un monde délirant, croisement angoissant de l'univers de Kafka avec celui du cinéaste japonais Miyazaki. Avec un dessin épuré, simple, gracieux et infiniment poétique, sans le cloisonnement des cases, il m'a accroché dès les premières pages sans jamais me lâcher (alors que d'habitude, le fantastique me tombe des mains). Cette histoire qui joue aussi avec les contes traditionnels, est également l'occasion pour l'auteur d'aborder en filigrane, sans lourdeur aucune,  pas mal de thèmes sociétaux comme l'incommunicabilité entre les êtres, les dérives de la science ou la dureté du monde du travail. Un très joli travail de mise en page doublé d'un scénario vraiment original font que  pour moi ce coup d'essai est un coup de maître. Cet album, finalement en tous points réussi, est ma première découverte 2013 et  je le recommande chaudement. 

Eugène de Quentin Vijoux est édité chez Michel Lagarde 16 euros.








2 commentaires:

  1. Le dessin évoque grandement Anders Nilsen et son très hype "Big Questions" (il n'en reste pas moins un très chouette bouquin), ou encore Ludovic Debeurme, et son diptyque "Lucille / Renée", ou encore "Le grand autre"... 4 excellents bouquins !

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  2. Merci pour ton commentaire. Effectivement, ça fait penser à Debeurme (en moins noir tout de même )....quant aux deux autres, j'avoue ne pas les connaître, donc, je vais aller faire un tour chez mon libraire...

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