Après mon heureuse expérience avec "Le chant des grimaces" de Yann Frat, j'ai décidé de fouiner un peu dans les rayons de plus en plus copieux des éditeurs numériques. Aidé de Tweeter qui m'a un peu tapé sur l'épaule il faut bien l'avouer, mon intérêt s'est porté sur un polar intitulé "150 pulsations" d'un certain Laurent Boyet. Polar est un bien grand mot, car après lecture, je dirai plutôt qu'il s'agit d'un suspens tragique.
Watson Epps est un homme noir qui, après dix-huit ans d'incarcération, est conduit dans la chambre d'exécution d'Huntsville pour y recevoir l'injection qui lui sera fatale. Il a été condamné à mort après avoir abattu le shérif d'une obscure localité du Texas. Pendant que nous vivons les dernières minutes de vie de cet instituteur, nous suivons en parallèle les discussions que tiennent Eileen, la veuve du shérif et son fils Justin, enfermés dans un pick-up et traversant les USA depuis Chicago pour assister à l'exécution.
Sujet lourd, bien noir mais au final, est-ce une bonne pioche ? Une lecture à recommander ? Je vais être honnête, si l'on fait le rapport qualité/prix, je dirai oui ! Cette nouveauté, téléchargée au prix de 5,99 euros (quasi moins chère que n'importe quel livre de poche) m'a finalement fait passer un moment pas si désagréable que ça.
Si l'on considère uniquement la qualité du texte, je mettrai quelques bémols. Avec une écriture simple (je n'ai pas dit simpliste !), le lecteur est bien accroché. La description des derniers instants du héros est prenante et suffocante. Je serai plus circonspect sur le reste de l'intrigue qui souffre de quelques défauts et notamment les dialogues entre la veuve et son fils, cousus de gros fils blancs. On a du mal à croire qu'il ait fallu dix-huit ans pour que cette explication familiale ait lieu. L'histoire notamment de l'amnésie est dure à avaler. Mais malgré tout, comme David Boyet semble vouloir tirer son récit vers une allégorie tragique, on passe finalement outre et on se laisse emporter par cette histoire mêlant des thèmes aussi forts que la peine de mort, la ségrégation, la violence conjugale mais aussi une jolie histoire d'amour.
Même si quelquefois le récit est un peu lourdement didactique lorsqu'il évoque certains faits divers (au demeurant bien choisis), même si le texte n'évite pas quelques redites, ralentissant inutilement l'action, j'ai été sensible à ce plaidoyer sincère et touchant.
Si l'on veut faire un petit tour aux States, plonger dans une Amérique décrite sans fard et lire un roman avec un peu de suspens, il vaut mieux télécharger le livre de Laurent Boyet plutôt que de dépenser plus de 20 euros avec le navrant "Harry Quebert". Si aucun des deux n'est l'écrivain de l'année, l'auteur de"150 pulsations" à au moins le mérite de la sincérité et, de nos jours où l'on de plus en plus de mal à faire le tri entre écrivain et coup d'éditeur, être sincère est une valeur hautement estimable.
Si vous êtes curieux de ce livre, voici le site de l'auteur où vous trouverez tous les endroits où vous pourrez le télécharger. http://www.laurentboyet.fr/
Watson Epps est un homme noir qui, après dix-huit ans d'incarcération, est conduit dans la chambre d'exécution d'Huntsville pour y recevoir l'injection qui lui sera fatale. Il a été condamné à mort après avoir abattu le shérif d'une obscure localité du Texas. Pendant que nous vivons les dernières minutes de vie de cet instituteur, nous suivons en parallèle les discussions que tiennent Eileen, la veuve du shérif et son fils Justin, enfermés dans un pick-up et traversant les USA depuis Chicago pour assister à l'exécution.
Sujet lourd, bien noir mais au final, est-ce une bonne pioche ? Une lecture à recommander ? Je vais être honnête, si l'on fait le rapport qualité/prix, je dirai oui ! Cette nouveauté, téléchargée au prix de 5,99 euros (quasi moins chère que n'importe quel livre de poche) m'a finalement fait passer un moment pas si désagréable que ça.
Si l'on considère uniquement la qualité du texte, je mettrai quelques bémols. Avec une écriture simple (je n'ai pas dit simpliste !), le lecteur est bien accroché. La description des derniers instants du héros est prenante et suffocante. Je serai plus circonspect sur le reste de l'intrigue qui souffre de quelques défauts et notamment les dialogues entre la veuve et son fils, cousus de gros fils blancs. On a du mal à croire qu'il ait fallu dix-huit ans pour que cette explication familiale ait lieu. L'histoire notamment de l'amnésie est dure à avaler. Mais malgré tout, comme David Boyet semble vouloir tirer son récit vers une allégorie tragique, on passe finalement outre et on se laisse emporter par cette histoire mêlant des thèmes aussi forts que la peine de mort, la ségrégation, la violence conjugale mais aussi une jolie histoire d'amour.
Même si quelquefois le récit est un peu lourdement didactique lorsqu'il évoque certains faits divers (au demeurant bien choisis), même si le texte n'évite pas quelques redites, ralentissant inutilement l'action, j'ai été sensible à ce plaidoyer sincère et touchant.
Si l'on veut faire un petit tour aux States, plonger dans une Amérique décrite sans fard et lire un roman avec un peu de suspens, il vaut mieux télécharger le livre de Laurent Boyet plutôt que de dépenser plus de 20 euros avec le navrant "Harry Quebert". Si aucun des deux n'est l'écrivain de l'année, l'auteur de"150 pulsations" à au moins le mérite de la sincérité et, de nos jours où l'on de plus en plus de mal à faire le tri entre écrivain et coup d'éditeur, être sincère est une valeur hautement estimable.
Si vous êtes curieux de ce livre, voici le site de l'auteur où vous trouverez tous les endroits où vous pourrez le télécharger. http://www.laurentboyet.fr/
Je découvre votre blog...via Clara...et j'aime beaucoup...aussi je m'y inscris et l'ajoute à ma liste de blog...
RépondreSupprimerAmicalement...Jack
Votre critique de mon roman est...sans connivence, c'est clair mais, j'y trouve quelques bons compliments et j'y suis sensible. Merci. Laurent Boyet
RépondreSupprimerEn relisant ma critique , j'ai, avec le recul, l'impression d'être un peu dur... Car, le souvenir de votre livre est toujours présent, signe qu'il ne laisse pas du tout indifférent.
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