jeudi 27 novembre 2014

Tiens toi droite de Katia Lewkowicz


Quand on est spectateur de cinéma, on doit être prêt à tout lorsque la lumière s'éteint dans la salle, le meilleur comme le pire. Prenez l'exemple de ce film "Tiens-toi droite ", le second long-métrage de Katia Lewkowicz qui sort cette semaine. Marina Foïs, Noémie Lvovsky et Laura Smet en têtes d'affiche sur un thème féministe en diable (la création d'une poupée alternative sensée tailler des croupières à Barbie) avaient de quoi allécher le chaland...
Hier soir, seul dans la grande salle de mon cinéma art et essai, j'ai bien senti que j'étais le seul à ne pas avoir flairer l'entourloupe.
Il m'est difficile de définir exactement le film. Une comédie ? Probablement même si l'on ne sait jamais si ce que l'on voir à l'écran est drôle ou tragique. Un brûlot féministe ? Un film politiquement incorrect ? Une compil autour du sexisme actuel ? Oui, assurément...et c'est peut être la seule prouesse du film, ce muesli de concepts, de remarques, d'annotations, d'observations fourrés jusqu'à l'overdose dans le scénario.
Parlons en d'ailleurs du scénario ! Une succession de scénettes décousues, que l'on a du mal à rattacher l'une à l'autre. Au début la réalisatrice s'aide d'une voix off, abandonnée par la suite. ( Et là arrive le petit proverbe ; film avec voix off, résultat bof. Au cinéma ,il faut que l'image parle d'elle même...).On s'en aperçoit à peine tellement la mise en scène, comme atteinte par la vache folle, hystérise l'ensemble, en demandant aux acteurs de se déplacer de manière aberrante, fonçant sans raison en tout sens pour aller nulle part. La caméra tournicote autour d'eux, sans doute pour capter au mieux leur intérieur si profond sauf qu'il n'en ont pas. Noémie Lvovsky, la bouche toujours ouverte, l'oeil morne, erre au milieu de ses filles obèses et hypersexuées ( et même essayant de violer un petit Kevin). Elle semble se demander ce qu'elle fait là et pense que finalement le cachet servira à refaire son salon. Il est impossible à Marina Foïs de faire exister son personnage de dirigeante de la création. Elle a beau être une formidable comédienne, elle ne peut pas faire des miracles à partir de dialogues abscons et de situations improbables. Quant à Laura Smet, elle arrive parfois à être pathétique mais je ne suis pas parvenu à savoir  si cela était dû à son talent ou aux ridicules des scènes qu'elle devait jouer.
On peut se demander comment Katia Lewkowicz a pu trouver un financement et des comédiennes de renom pour tourner une telle catastrophe. Je pense que sur le papier, ce propos ouvertement féministe, pas inintéressant du tout, pouvait faire illusion. Mais au final, à vouloir se donner un genre anarcho-intello de la pellicule, elle a sabordé son film, ne créant qu'ennui et perplexité.
Ceci dit, tel qu'il est, ce film est une curiosité ! Avis aux amateurs de navets !


4 commentaires:

  1. J'en sors. J'hésite entre a) laborieux et b)déroutant...;-)

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  2. Déroutant c'est certain mais surtout, avec le recul : il faut le voir pour le croire ! C'est peut être très drôle à la deuxième vision et il faut une troisième pour saisir le sérieux du propos ?

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  3. Je serai moins sévère que vous dans la critique que je suis en train de rédiger pour mon blog; j'ai tendance à être indulgente pour les brûlots féministes!
    Et ce film aura eu l'intérêt de me faire découvrir votre blog! J'ai apprécié la justesse et la pertinence de vos critiques cinéma sur les films que j'ai aimés (Le Léviathan, Mommy et beaucoup d'autres...).

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  4. Votre commentaire tout à fait pertinent me rassure, je m'inquiétais du niveau cérébral de la réalisatrice , des actrices et des producteurs qui ont participé à ce film.Je ne sors jamais d'une salle avant la fin du film ,lui laissant une chance de rebondir mais là j'étais certaine de ne rien louper.
    Il faut avoir beaucoup de piston pour oser présenter cette nullité et beaucoup d'argent à perdre.

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