dimanche 30 novembre 2014

L'incomprise d'Asia Argento


"L'incomprise " est un film fourre-tout dans lequel le spectateur va pouvoir y puiser ce qu'il voudra ou ce qui résonnera en lui.
Le spectateur people regardera cela comme une chronique à peine déguisée de l'enfance de la réalisatrice (même si cette dernière s'en défend à longueur d'interview). Il est certain qu'Asia Argento brosse un portrait des parents de la petite Aria (une lettre de différence qui en dit long je trouve) loin d'être flatteur. Entre une mère fantasque, plus intéressée par ses amants que par ses enfants et un père total égocentrique et superstitieux, la pauvre Aria sera ballotée chez l'un ou chez l'autre et même chez personne, condamnée à dormir dehors avec des marginaux. La mère est interprétée par une autre enfant de stars, Charlotte Gainsbourg, surprenante, à mille lieues de ses derniers rôles, pourvue d'une perruque brune qui la fait parfois ressembler à sa demi-soeur Lou Doillon. On peut donc penser que ces deux femmes, réunies sur un même film traitant de l'enfance malheureuse d'une enfant de célébrités, n'est pas anodin et que l'on peut y puiser au passage un témoignage par vraiment glamour sur la vie auprès d'artistes.
Le spectateur épris de drame psychologique ou amateur de regard sur l'enfance, sera peut être moins bien servi. Si la charge psychologique est forte, l'écriture du scénario, n'est guère fouillée. Ok Aria est malheureuse, de plus en plus rejetée, se débat comme elle peut mais tout cela n'est pas follement original et même pas mal répétitif malgré quelques incursions dans le monde des enfants portés à faire les 400 coups.
Le spectateur cinéphile sera caressé dans le sens du poil mais trop ostensiblement peut être. Le clin d'oeil très appuyé au film de Comencini commence avec l'affiche et son "e " rajouté, continue avec le thème évidemment mais aussi un bout de "L'incompris", regardé un soir de déprime par la jeune Aria. On y trouvera également un univers ultra coloré à l'Almodovar (décidément de plus en plus cité en ce moment), mais intrinsèque à la période des années 80 dans lequel ce déroule l'histoire. Pour ma part, je garderai présent le regard de la formidable Giulia Salerno, impeccable Aria,  qui m'a parfois évoqué Giulietta Masina dans "La strada"...
Au bout du compte, sans être une merveille, le film reste une jolie curiosité avec ses longueurs, son hystérie maîtrisée mais surtout son portrait sans concession d'une enfance que l'on pourrait penser dorée... On peut commencer à comprendre pourquoi les fils et les filles de, avec leur enfance névrotique, ont du matériel pour nourrir toute une carrière, si la nature les a dotés d'une force psychologique importante (et d'un peu de talent aussi).


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