Le thème est porteur, sacrément intéressant même : New-York ville de toutes les folies architecturales. John Freeman Gill nous plonge dans la grosse pomme, expression pour cette ville gigantesque qui date de la même époque que celle où se situe le roman, les années 70. Nous sommes à un tournant , architecturalement parlant. Les premiers grand édifices anciens sont petit à petit démolis pour laisser place à des tours gigantesques plutôt en verre et en acier genre les tours jumelles du World Trade Center ( 1973). Nick Watts, genre de brocanteur de l'extrême, récupère comme il peut toutes les gargouilles ou bas-reliefs que les architectes du siècle précédent avaient parsemés sur les édifices qu'ils érigeaient. Souvent abandonnés ou promis à la démolition, ces immeubles offrent à Nick une façon de se faire d'argent mais lui permet aussi d'assouvir sa volonté de conserver ces vestiges du passé. Divorcé d'une artiste un peu bohème qui a la garde de ses deux enfants, Nick va voir son fils Griffin ( 13 ans) se rapprocher de lui. Le père et le fils vont entamer une relation maladroite mais assez dangereuse, la petite taille de Griffin se révélant fort appréciable pour aller décrocher des gargouilles sur les faîtes des ancêtres des buildings...
On peut d'emblée percevoir que ce roman sera autant le récit d'une rencontre entre un fils et son père que la mise en roman d'une passion pour la sauvegarde de l'architecture du XIXème au sein d'une ville en perpétuel mouvement et éprise de modernité absolue, séduisant sur le papier, beaucoup moins à la lecture. Malgré tous ces bons ingrédients et des moments vertigineux et effrayants ( mais noyés dans des descriptions d'immeubles et de ses détails de construction un peu trop pointus) ou même assez drôles ( la visite de la statue de la liberté par des collégiens), la sauce ne prend pas réellement. On sent bien que John Freeman Gill aime New-York, apprécie plus son glorieux passé que son présent clinquant, désire en conserver des traces et se passionne pour tous ces détails architecturaux aujourd'hui presque tous disparus car phagocytés par une frénésie de modernité, mais le mélange avec une intrigue plus psychologique ( l'éparpillement de la famille ) n'arrive pas à convaincre. On lit cela avec un intérêt décroissant, l'ensemble errant un peu entre les sommets des immeubles vertigineux mais écrits avec trop de détails et une psychologie guère originale sur les questionnements adolescents.
C'est une visite sans doute sympathique d'un New-York presque disparu à laquelle nous invite l'auteur. Ca paraissait sympa, mais ce fut juste gentiment ennuyeux comme une balade avec un vieil oncle trop porté sur sa passion.
Merci à BABELIO pour cette lecture !
Il vaut mieux un vieil oncle trop porté sur sa passion que sur la boisson...
RépondreSupprimerAh, Zazy, ça se discute!
RépondreSupprimer