samedi 21 avril 2012

L'enfant d'en haut d'Ursula Meier


Une question me taraude après la vision de ce film : aurait-il eu le même accueil critique s'il était sorti au mois d'octobre, moment de l'année où déferlent tous les bons films de Cannes et tous ceux que les producteurs espèrent amortir grâce aux premiers froids qui poussent les spectateurs dans les salles ?
J'en suis loin d'être sûr. Mais que voulez-vous, nous sommes mi-avril, Cannes vient d'annoncer sa sélection et les distributeurs vident leurs étagères de tous leurs nanars... et les critiques flashent sur ce qu'ils peuvent.
L'histoire de ce film est simple. Simon, 12 ans et sa soeur vivent ensemble en Suisse, dans une cité un peu pourrie. Elle travaille quand ça lui chante, c'est à dire pas souvent et lui passe son temps à chaparder skis, lunettes, anoraks dans la station de ski d'en haut et dont la revente sert à faire bouillir la marmite. Simon est très débrouillard mais souffre d'un évident manque d'amour et est en constante recherche de tendresse. Vaguement fable sociale, également oeuvre psychologisante, le deuxième film d'Ursula Meier filme tout un réseau de liens faits de manque, de souffrance, de puérilité ou de colère.
D'accord "L'enfant d'en haut" n'est pas un nanar. Ours d'argent et mention spéciale du jury à Berlin tout de même mais de là à crier au chef d'oeuvre de la semaine...
Je viens de relire la critique de Télérama et si j'avais été plus attentif, j'aurai dû me méfier. Des louanges certes, mais emballées avec des phrases creuses du genre : "La mise en scène ...crée l'inattendu : Ursula Meier cadre la montagne en plan serré." ou " Autre surprise, le paysage "d'en bas" est, lui, filmé en plan large". C'est vrai, c'est bien filmé comme ça mais cela ne crée rien d'inattendu ou de surprenant, c'est juste un peu redondant car on avait bien compris que la partie haute de cette station où nichent les hôtels de luxe n'est qu'un leurre.
L'histoire avance très lentement, comme si elle marchait dans la poudreuse avec des chaussures de ski. La caméra s'attarde, filme longuement les larcins, les reventes. Quand, au bout de deux tiers de film, un petit rebondissement apparaît, on est déjà dans un état proche de la léthargie. Trop tard pour ranimer l'intérêt, la surprise fond comme neige au soleil et finalement, elle n'apporte pas grand chose à l'histoire.
Par contre, on notera que Kacey Mottet Klein dans le rôle de Simon est étonnant et que Léa Seydoux est plutôt meilleure qu'à l'ordinaire (ce qui dans ma chronique est un vrai compliment, parce que d'habitude...).
Pour l'anecdote, il faut noter la présence de Gillian Anderson, la comédienne de la série X Files, qui, hélas n'apporte aucune note mystérieuse dans sa composition de bourgeoise prévenante.

3 commentaires:

  1. Dommage, un long métrage poussif en lieu et place d'un court métrage qui aurait été réussi.

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  2. Bonjour. Si vous avez lu Et puis Paulette de Barbara Constantine, vous avez peut-être lu aussi un autre ouvrage de cet auteur "Tom, petit homme petit bonhomme Tom" ou quelque chose comme ça ;)
    Si c'est le cas, n'y voyez-vous pas un rapport frappant entre ce livre et L'enfant d'en haut ? Plagiat ? Emprunt ? Hommage ?

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    1. Bonjour

      Non, je n'ai pas lu "Tom....", "Et puis Paulette" est le premier Barbara Constantine que je lis. Mais, votre remarque doit être juste, car une autre personne me l'a déjà signalé... A suivre.

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