mercredi 16 décembre 2015

La patiente de Jean-Philippe Mégnin


Une relation ambiguë, étrange, perverse qui vous secouera.
« C'est dès le premier échange de regards que j'ai compris que ce ne serait pas une patiente ordinaire. »
Des personnages, beaux, sexys, qui vous feront rêver (et en plus ils sont riches, intelligents et vivent dans de beaux quartiers parisiens, la rive gauche pour être précis, fréquentent l'opéra, les vernissages et sans doute le Bon Marché).
«  Il jouait en permanence de la séduction, et je ressentais une sorte de fierté obscure à voir dans l'attitude de ses interlocuteurs opérer son charme, ... »
Un ambiance étrange et oppressante vous enveloppera durant les quelques 126 pages de ce petit roman que vous ne pourrez lâcher.
« Elle...debout, en montrant du doigt le portrait noir et blanc dans son cadre, posé en biais près du téléphone, m'a foudroyé.
- C'est David qui me l'a dit. »
Une ambiance sexuelle bien sûr, de celle dont on ne perçoit pas immédiatement l'enjeu, ni la perversité.
«  Je n'ai pas compris tout de suite la nature de l'attirance que j'ai éprouvée pour ce garçon. »
Et du mystère, diffus, qui s'instille petit à petit pour créer une atmosphère lourde et angoissante et déclenchant des questions du style: Que me veut-elle ? Qui est-il réellement ?
«  J'ai réalisé ce jour-là qu'on ne possède de l'autre que ce qu'il veut bien nous montrer : moi qui croyait bien commencer à le cerner, j'ai découvert un autre David, un inconnu. »
Et le roman file, distillant petit à petit des indices qui nous mèneront vers une vérité que l'on ne soupçonnait pas.
«  Il pointa son doigt sur ma poitrine dénudée et me cracha au visage, me dardant de ses yeux de félin :
- Je suis son père ! »
Non, ce passage n'est pas dans le livre. Vous ne croyez tout de même pas que je vais vous dévoiler un quart du dixième des rebondissements de cette histoire? !! Je préfère vous laisser découvrir ce petit roman bien écrit qui n'a toutefois pas l'ambiance d'un thriller ni d'un suspens insoutenable, mais l'élégance et la précision d'un petit orfèvre en psychologie.
A déguster donc pour combler un de ces moments suspendus de l'existence que sont ces plages d'attente durant un court trajet en train ou, histoire d'être en parfaite harmonie, lorsque vous patientez trop longuement dans la salle d'attente d'un médecin.

1 commentaire:

  1. Merci pour cette fine dégustation...après tous ces repas gargantuesques.
    Le genre de roman qui vous hypnotise (vous enveloppe, oui également!)comme le feu dans la cheminée, par un bel après-midi d'hiver... Et les deux en même temps, ça réchauffe! am

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