dimanche 20 décembre 2015

Le grand jeu de Nicolas Pariser


Oui c'est un film qui ressemble à certains longs métrages des années 70, où  la politique et les enjeux du pouvoir étaient le lieu des pires turpitudes, complots et autres affaires d'état édifiantes qui nous faisaient, au pire, naître des doutes sur notre légendaire démocratie, au mieux, intégrer derechef un partie d'extrême gauche (ou le contraire). Dans notre 21 ème siècle, les thrillers politico-édifiants ne sont pas légion et c'est sans doute pour cela que la presse tressaute de joie derrière son Mac en écrivant des papiers élogieux.
Derrière le mien (de Mac), c'est moins la joie, même si le genre est de celui qui m'attire en salle. Je sais bien que pour un premier film s'emparer d'un sujet mixant l'affaire Boulin et celle de Tarnac est gonflé et signe que le jeune cinéma français bouillonne de projets moins convenus. Si en plus, comme ici, on soigne l'écriture des dialogues, on est en droit d'espérer un film qui tienne la route et l'haleine. Sauf, que le résultat est moins convaincant que prévu, la faute principalement à un scénario bancal et un peu obscur parfois.
Ca démarre sur les chapeaux de roue, de nuit pour le côté mystérieux, un homme se fait expulser (?) par ce qui semble être des policiers. Puis nous nous retrouvons dans une soirée chic, sur une terrasse où André Dussolier, une sorte d'éminence grise de la république, aborde Melvil Poupaud en le questionnant de façon insistante et finit par lui extorquer son numéro de téléphone. On ne sait pas trop où ça va et c'est bien, notre intérêt est décuplé. Puis nous retrouvons Melvil, dans sa chambre de bonne minable. Depuis qu'il a été un romancier prometteur, sa vie n'a fait que lorgner vers le déclin. Il n'a plus rien écrit depuis 10 ans, sa femme l'a quitté et il n'a aucun boulot. Après avoir  enfilé une chemise pas trop crasseuse et un beau manteau en poil de chameau, le voilà traînant dans une librairie où l'on aperçoit un livre de mec menotté du début. Mais l'essentiel est dans l'abordage d'une jeune étudiante par un Melvil assez dragueur, occasion un peu lourde et tirée par les cheveux pour nous donner quelques indications sur son personnage. Puis le film s'emballe. Dussolier prend contact avec Melvil et lui propose d'écrire un brûlot pour faire tomber le ministre de l'intérieur. Le livre sort et fait trembler le sommet de l'état. Des tractations commencent. Un groupuscule d'intellos maniant des idées d'extrême-gauche va sûrement être arrêté.
Cela a du s'emballer trop vite, j'ai peiné à saisir le pourquoi de la chose mais ce n'est pas grave, Melvil risque sa vie et là, ça ne rigole pas. Dussolier aussi est  proche du cercueil, mais le scénar s'en fout, on l'abandonne au profit d'une historiette d'amour bavarde entre Melvil et une membre du groupe extrêmiste. Ils bavardent beaucoup (trop pour certains), déployant des idées sur l'engagement avec des termes choisis. Normal, ce sont des intellos, littéraires et artistes de surcroît. Et là, dans cette deuxième partie, le scénar a le pied sur la pédale de frein. On traîne à la campagne et ce n'est pas avec une course poursuite mollassonne et ratée (cinématographiquement parlant) que l'intérêt repart.  Et je ne parlerai pas de la conclusion assez obscure elle aussi (bien que se passant de jour) qui laisse un peu perplexe.
Ok, le sujet est couillu pour un premier film. Et si on peut lui accorder un sens des dialogues certain, le tout reste pas très convaincant, un peu brouillon mais prometteur. C'est sans doute pour cela que Nicolas Pariser, auteur et réalisateur, a obtenu le Louis Delluc du premier film...

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    j'ai dû somnoler au milieu, car je n'ai rien compris.
    Comment était-il au courant de la descente de police chez les gauchistes ? Jour et heure, en plus. C'est juste l'info à la radio ?

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