"La journée de la vierge", c'est bien sûr le 15 août, jour de détente estivale par excellence qui représente à lui seul la quintessence d'un été merveilleux que l'on partage sous le soleil avec ses amis ou au pire avec son, sa partenaire... Et quand on est trentenaire, célibataire, seule dans son petit appart' à Paris comment éviter ce sentiment de défaite qui peut vous envahir quand on fait ainsi face à sa solitude ? L'héroïne du premier roman de Julie Marx décide de passer ce jour férié sans voir personne et de faire une sorte de point sur sa vie. Evidemment, rien ne se passera comme prévu entre la mort de Beethoven, son unique plante verte ( parce que dure de la feuille), la visite de sa voisine ex suicidée ratée ou la rencontre avec sa patronne toute aussi seule qu'elle...
Résumé ainsi, on peut s'attendre à un énième roman proche de la chick-lit, resucée franchouille de la dorénavant inévitable Bridget Jones... et l'on se trompera lourdement. Même si son héroïne pratique à ses moments perdus le stand-up dans un petit théâtre, le texte de Julie Marx ne s'embarque jamais dans cet humour grinçant ou nunuche que beaucoup ont adopté après avoir fait leurs armes sur un blog. Certes le texte joue avec le concept mais se débrouille pour être pertinent, impertinent même sans jamais tomber ni dans l'humour facile, ni dans le tristouille geignard que pourrait engendrer la situation. Nous naviguons dans un entre-deux bien plus profond et créatif, cernant au plus près cette solitude urbaine et contemporaine et brossant un portrait juste d'une trentenaire qui a tout pour être bien accompagné mais qui pourtant ne l'est pas. Elle est jolie, a de la gouaille, des amis, est inscrite sur des applications ( on notera au passage que dorénavant les sms et les sites de rencontres sont des éléments inévitables dans le roman d'amour contemporain ), est à priori libre dans sa tête mais le célibat ( ici il s'agit plutôt de solitude) s'accroche à elle comme un enfant de trois ans à son ipad.
Nous la suivrons durant toute une journée, mêlant souvenirs passés ( un pensée réjouie pour le donneur du meilleur cunni de Paris) et galères du présent, entre rires qui s'étranglent parfois quand le mal de vivre repointe son nez et peur d'un lendemain que rien ne semble pouvoir arrêter.
Sans jamais rendre son récit plombant, Julie Marx grâce une observation parfois goguenarde de cette trentenaire parvient à nous offrir un premier roman au style singulier et prouve que sur un thème rebattu, on peut faire original et agréable à lire. Premier roman que l'on espère suivi de beaucoup d'autres !
Je coche ce 15 août dans mon calendrier de lecture 2018!
RépondreSupprimerJe ne serais certainement pas allée vers ce roman
RépondreSupprimerIl me tente bien ! Merci pour le billet!
RépondreSupprimerEh mais ça a l'air franchement bien ! Je le note illico; merci.
RépondreSupprimerEn ce jour férié,j'ai une penséeattendrie pour notre héroïne,j'espère qu'il s'agit pour elle d'un jour de réjouissance et de résurrection du bonheur,et qu'elle rencontre le ou la meillleur Pascal(e)de Paris!
RépondreSupprimer