samedi 9 juin 2018

Volontaire d'Hélène Fillières



On peut être comme Josiane Balasko campant la mère de l'héroïne du deuxième film d'Hélène Fillères, un peu rétif à l'armée et par extension à s'embarquer en salle devant une histoire d'apprentissage de la vie au sein d'une école d'officiers de la marine ( un reste des années d'après 1968 ? ). L'ordre, la discipline, la camaraderie, l'effort, tout un éventail de valeurs qui semblent resurgir par-ci par-là au cinéma, en littérature comme pour interroger sur une époque qui se cherche, irriguent le film mais accompagnées d'un vague regard autour de la féminité. Malgré tout, rien de nouveau dans "Volontaire" , film un poil militariste. Même écrit et mis en scène par une femme, il emprunte les voies ultra balisées et assez habituelles d'un personnage principal, qui malgré l'adversité ( ici sa famille, son physique frêle et un chef dur mais ambiguë ), triomphera de tout. Et ce n'est pas la touche féministe qui  rendra l'ensemble plus intéressant, ni même les rapports tendus et que l'on essaie de rendre troubles entre le commandant et la jeune aspirante.  Tout roule banalement dans un univers qui hésite entre le clip vachement mignon pour école militaire sévère mais juste et le film psychologique ( assez raté). Lambert Wilson, le regard dur, soupire mécaniquement, regarde l'horizon avec fermeté et en rajoute pas mal dans le genre psycho rigide mais, malgré tout, on pressent très vite qu'il ne se passera rien ( non, nous ne sommes pas dans "Portier de nuit", ni dans "GI Jane " et encore moins dans " Les bidasses en folie", on a les références qu'on peut!).  On se dit qu'il porte bien le costume de commandant ( même si à son âge, les vrais sont tous en retraite ) et on  comprend le trouble de l'héroïne. Alors, on pourrait prendre son mal en patience, admirer le rectiligne qu'induit cet univers dans la mise en scène et attendre gentiment et sagement que la fragile jeune fille ait fait ses preuves...Sauf que... Oui, il y a un sauf ... un élément qui rend ce film visible et peut être moins anodin qu'il y paraît: sa comédienne principale Diane Rouxel. Il est évident que pour elle, il y aura un avant et un après "Volontaire". Certes on avait apprécié sa prestation dans "La tête haute" d'Emmanuelle Bercot mais aussi dans "Les garçons sauvages" de Bertrand Mandico ( bien moins identifiable puisque jouant un garçon), mais là, au naturel, elle explose littéralement! Belle, vraiment très belle, sensible, juste, déterminée, elle irradie le film de sa présence et le sauve du néant.
A défaut d'une officier de la marine qui luttera vaillamment pour notre pays nous découvrons une future star du cinéma français et donc la seule bonne raison pour foncer enfiler ses rangers et son treillis et voir ce "Volontaire" par ailleurs bien fade.


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