Après un premier roman réussi, "Principe de suspension", voici le second ouvrage de Vanessa Bamberger, plus ambitieux car brassant plusieurs sujets dont un politico/économique comme dans le précédent. Après avoir exploré le délitement des entreprises en France, voici maintenant un autre bien actuel : les errements de l'agriculture et plus précisément l'élevage raisonné des bovins. Attention, ce thème se trouve amalgamé avec d'autres, éminemment plus romanesques puisque démarrant avec la mort d'une grand-mère qu'il faut enterrer dans sa terre natale : l'Aubrac. L'héroïne parisienne va faire un retour inattendu parmi les vallées rocailleuses de ses ancêtres, où bien sûr se camouflent des secrets de famille, bien enfouis dans les têtes de personnages taiseux. En plus, cet air pur, ces prairies, ces clans qui se serrent les coudes ( jusque dans la capitale ) vont changer les perceptions de la narratrice qui va se voir de plus en plus tentée par un retour à la terre.
Hommage vibrant à l'Aubrac, sans doute aussi inspiré de l'histoire personnelle de l'auteure ( cf le médaillon de couverture lui appartenant), le roman ne manque ni de souffle ni d'inspiration. Cependant, il apparaît moins puissant que son premier, la multiplication des thèmes ayant parfois du mal à s'amalgamer. Si le discours écolo/social est bien amené et vraiment séduisant, les différents rebondissements des secrets de famille s'avèrent un tantinet complexes et ne se marient pas très bien avec cette continuelle envie de rendre hommage aux différents ( et magnifiques ) paysages locaux qui prennent parfois l'allure de guides touristiques un peu lourds. Du coup l'écriture a du mal à trouver une unité, hésitant entre le style sautillant de la parisienne un poil bobo et celui de la bonne romancière classique.
"Alto Braco" reste toutefois une lecture agréable, épousant autant l'air du temps que celui du passé et de par les thèmes abordés, devrait permettre à Vanessa Bamberger d'accroître son lectorat.
Je l'avais repéré, mais ce que écris me refroidit quelque peu
RépondreSupprimer