Après "Arrête avec tes mensonges" , succès autant critique que public, Philippe Besson continue à revenir sur ses amours anciennes et sur l'impact de celles-ci sur sa création littéraire passée. Un bon filon ? Peut être...
C'est bien connu les amours se suivent et ne se ressemblent pas. On aimerait bien retrouver des sensations semblables, mais chaque être, chaque histoire, chaque peau est différente. Et pour les romans c'est exactement la même chose, ils se suivent mais les intensités diffèrent. Le Paul Darrigrand du titre, deuxième grand amour du narrateur et donc de l'auteur ( mais il faut se méfier avec ces écrivains qui ont l'imagination fertile), apparaît nettement moins attachant que son prédécesseur. Beau sans doute, marié ( ce qui donne de la complexité à l'histoire et rend cette passion également secrète), torturé à sa façon, plus toxique aussi, il ne respire pas l'empathie. Qu'importe puisque l'auteur en est raide dingue et surtout sous son emprise.
Le récit se focalisera sur cette relation au travers du tamis de la mémoire, des souvenirs des sensations de l'époque et du regard plus introspectif d'aujourd'hui. Pas tout à fait original, un peu plus égocentré, ce nouvel opus touche nettement moins. Philippe Besson a beau avoir une plume agile avec des apparences de sincérité qui impressionnent, le récit emporte nettement moins. Pourtant on retrouve des ingrédients qui donnaient un vrai relief au précédent, la mort qui rôdait, le regard sur son oeuvre ou la description très fine de la province du début des années 80. Cette fois-ci la mort possible est pour le narrateur. Elle occupe une grande place et nous éloigne de sa passion ( mais nous offre de très belles pages, notamment celle de la mort d'un patient en hôpital). Quant aux rappels de l'époque, ils nous sont asséner un peu lourdement, au détour d'un paragraphe, comme plaqués maladroitement par un décorateur peu inspiré.
Toutefois, Philippe Besson parvient à retenir l'attention du lecteur. Son style fluide et son regard acéré procurent quand même quelques plaisirs de lecture, mais sans commune mesure avec l'émotion qu'il distillait avec aisance dans "Arrête avec tes mensonges". Le filon semble se tarir un peu....
Bonjour, je le lirai bien sûr mais j'ai hâte qu'il revienne à la véritable fiction. Mais peut-être que ce livre en est déjà effectivement une ...
RépondreSupprimerJ'aime toujours autant sa description des sentiments les plus simples auxquels il arrive à donner un doux relief
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