L'intrigue n'a rien de bien attirant et annonce un roman pouvant sombrer dans la banalité. Une jeune femme part s'isoler dans un bled paumé du Jura, fuyant famille un poil toxique. Elle compte également guérir d'un traumatisme dû à un accident de voiture qui lui a fait perdre partiellement la mémoire mais également sa passagère de mère. Isolement, amnésie et en plus voisin ténébreux ( et donc séduisant), voici des grosses ficelles largement éprouvées depuis des décennies dans une littérature de détente qui peine à se renouveler surtout que va se rajouter le cadavre d'une jeune femme au fond d'un ravin.
Sur ces chemins déjà largement empruntés Christine Desrousseaux ne va pourtant pas démériter. Véra ( au moins un prénom plus vraiment à la mode) l'héroïne, deviendra au fil des pages une gentille et sympathique compagne de lecture, l'auteure jouant habilement avec le romanesque de la situation créée. L'expérience de l'isolement fait partie de ces thèmes qui émoustille le lecteur. En mêlant sans esbroufe romance, mystère et une touche de personnages déjantés (dans ces contrées reculées se nichent quelques individus obsédés par les indiens et le chamanisme), les pages se tournent gentiment. Jamais on ne verse dans la très grosse ficelle, l'intrigue avançant habilement vers un final que l'on devine mais qui a le bon goût d'être bien troussé.
Dans le genre de roman de détente qui ne prend pas la tête, " En attendant la neige" remplit vaillamment sa fonction. Ecrit efficacement et slalomant avec aisance au milieu de quelques clichés inhérents au genre, il permet de passer un moment agréable, bien à l'abri, quand, à l'extérieur, tombe la neige( mais plus sûrement la pluie en période de réchauffement climatique).
Une lecture agréable pour moi aussi
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