Il est toujours intéressant de découvrir des bandes dessinées venues d'horizons lointains, prouvant que le neuvième art n'est pas cantonné à quelques contrées. "Virus tropical" de Powerpaola nous vient de Colombie. Son auteur se décrit comme spontanée et avec un style personnel attachant une grande importance à l'authenticité de la narration, ce qui doit être le cas ici puisqu'elle nous conte son enfance et son adolescence.
Divisé en petits chapitres, ce roman graphique au dessin assez naïf, se déroule d'abord en Equateur puis en Colombie. L'héroïne nous parle d'elle, depuis sa conception jusqu'au moment où, après avoir perdu sa virginité, elle entre dans la vie adulte. Autobiographie donc, mais d'une enfance pas vraiment originale. Même si son père est prêtre, même si elle part en Colombie dans une ville aux mains des cartels de la drogue, ce n'est jamais bien passionnant. A part un premier chapitre assez rigolo (qui donne le titre de cet album), décrivant la grossesse de sa mère qui n'est pour les médecins que la conséquence d'un virus tropical, le reste se lit avec un ennui distingué. Rien n'est original, ni les péripéties ni le regard que porte l'auteur sur son vécu. On ne ressent pas grand chose à l'évocation des problèmes de couple de ses parents, son refus de la religion ne nous semble guère palpitant et ses émois d'adolescentes sont décrits sans saveur particulière.
Grosse déception pour moi qui avait adoré la première publication de ce jeune éditeur (Dora de Minaverry) et dont la deuxième (Choisis quelque chose mais dépêche-toi) avait obtenu l'an dernier,le prix sorcière BD, que ce "Virus tropical" . On notera tout de même l'édition très soignée de cet album (beau papier très agréable) mais ce n'est hélas pas suffisant pour que je puisse vous conseiller l'achat de cette BD d'origine sud-américaine (sauf si vous êtes passionnés par la région).
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