Aussi alléchant que soit le casting, la sortie d"Un homme à la hauteur " une semaine avant Cannes, laissait redouter que cette comédie aux prétentions populaires et sans doute conçue pour remplir le tiroir-caisse de ses producteurs, n'était pas aussi réussie que le prétendait l'inévitable promotion au char d'assaut. Cette époque de l'année, souvent une fin de saison pour le monde cinéma, s'avère le moment idéal pour écouler ses stocks et ses produits incertains. Après la vision de du film, force est de constater que les saisons passent, les habitudes restent.
"Un homme à la hauteur ", comédie romantique adaptée d'un obscur film argentin n'ayant pas eu la chance de parvenir sur nos écrans ( mauvais signe), ne possède que deux atouts : ses deux acteurs principaux. Hélas, la réduction numérique très improbable de Jean Dujardin à l'écran, doublée d'un manque certain de caractère de son personnage ( en gros, riche et vaguement séducteur) le réduit presque à être le faire-valoir de sa partenaire Virginie Efira, qui, perchée sur ses talons de 10 cm, arrive à éviter l'accident industriel que cette production mal fichue aurait pu faire à sa carrière.
Oui, tout est bancal là-dedans, des trucages imprécis du mâle, au scénario qui avance lentement et sans une once d'originalité, sans un second rôle bien écrit. Aucune surprise là-dedans, un doux ennui nous emporte assez vite. On en arrive même à espérer l'apparition de la secrétaire des deux avocats du film, jouée par Stéphanie Papanian, qui, sans doute parce qu'elle en fait des tonnes, donne un peu de peps à l'ensemble qui en manque sérieusement. Heureusement que Virginie Efira toujours aussi gracieuse et séduisante, arrive à illuminer l'écran sans avoir pourtant grand chose à défendre si ce n'est des situations convenues. Alors, l'oeil traîne à l'écran, aperçoit Geoffrey Couët ( vu dans le dernier Ducastel et Martineau) dire une réplique de trois mots en second plan, cherche qui peut être la comédienne qui joue la mère de Virginie Efira (Manoëlle Gaillard). Puis, quand le film s'essaie à parler de différence, on se dit que finalement cela aurait été autrement plus pertinent de confier le rôle à une vraie personne de petite taille, mais cette option n'a jamais dû effleurer l'esprit des producteurs. On en vient à détester cet univers clinquant de riches roulant en Mercédes et vivant dans des maisons designs. L'envie de claquer son fauteuil est toutefois arrêtée par un sourire de la belle Virginie, une larme de l'une des rares actrices françaises à pouvoir faire oublier l'inanité d'un scénario par sa seule présence. On ne peut que la remercier.
Ah je m'en doutais ! les effets spéciaux sont ridicules, c'est ce que laissait penser la bande annonce. Et un Dujardin ne fait pas forcément un bon film. Donc, j'irais pas.
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