dimanche 1 mai 2016

Tu tueras le père de Sandrone Dazieri


J'ai un problème avec ce polar qui semble faire l'unanimité, je n'ai qu'un avis plat et sans intérêt :Ca se lit comme de multiples polars actuels ! Ni plus, ni moins. Je n'ai pas été passionné outre mesure, ni par les personnages qui depuis Millénium frisent le pastiche, ni par l'intrigue, bien ficelée mais maniant pour la millionième fois des ingrédients éventés : la théorie du complot, un méchant diabolique et un trafic d'enfants bien glauque. 
Certes je suis allé au bout des presque 700 pages de la chose. J'ai fait la connaissance de Colomba, jolie commissaire aussi dynamique que tourmentée, dont le  caractère bien trempé impressionne plutôt les hommes...comme beaucoup d'héroïnes depuis Lisbeth Salander. Contrairement à sa lointaine cousine suédoise, elle est moins douée en informatique et a mis sa sexualité en veilleuse... Tiens, c'est peut être la seule vraie originalité de ce polar, il n'y a pas une seule scène de sexe ! Bref pas de sexe mais quand même un acolyte masculin, Dante, assez singulier, genre surdoué mais au passé d'enfant séquestré, phobique et amateur de café. Ces deux là, vivent dans la même chambre d'hôtel, voire partagent le même lit, mais ne se touchent pas ( c'est un polar soft , je vous dis !). Ils ont été réunis de façon trouble par le chef de la brigade romaine qui a une idée derrière la tête. L'enquête avançant à coups de nombreux rebondissements, on s'apercevra que le passé de chacun a un rapport direct avec cette disparition. 
Oui, les chapitres sont courts et bien rythmés et se terminent comme dans les bons vieux feuilletons d'autrefois par un fait qui doit vous faire entamer avec avidité le suivant. Seulement, cette accumulation à la longue, un peu forcée, manque quelquefois de logique. Tout ne fonctionne pas comme dans une machine bien huilée, des incohérences viennent parfois gripper l'affaire. Et là de deux choses l'une, soit on passe sans ciller, emporté par l'intrigue, soit on bute et là, le roman perd de son intérêt. Manque de chance, c'est le deuxième cas qui m'est tombé dessus et du coup, mon esprit (mauvais diront certains) n'a pu s'empêcher de vagabonder un peu, de voir les ficelles d'une intrigue qui lance des appels du pied à une adaptation ciné ou télé ( qui semble se profiler à l'horizon). Cela se lit jusqu'au bout, mais encore une fois, pour moi, le trop de rebondissements devient un peu lourd à digérer, comme un panettone avec trop de fruits confits, comme un roman qui veut à tout prix prouver qu'il a une intrigue en béton.
Clinquant comme souvent les italiens, "Tu tueras le père" ressemble à son titre provocateur. On imagine une tragédie sordide, mal pensante, mais on se retrouve au final avec quelque chose de mieux pensant, de bien lisse, de bien moral, le père du titre n'en est pas un. Je vous laisse découvrir ce qu'il est réellement, car, après tout, ce gros polar saura faire passer un temps agréable à ceux qui s'y laisseront prendre.

2 commentaires:

  1. C'est vrai, que beaucoup l'aiment sur la blogosphère. Je vais suivre ton conseil et ne pas le lire, surtout, ne pas l'acheter.

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  2. Oui attends le poche.... J'ai l'impression qu'il y a pour les éditeurs et/ou les auteurs un après Millénium, essayer de retrouver la recette magique en recyclant quelques ingrédients. Cela peut être bien fait mais il y a un manque certain d'originalité.

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