mardi 15 mai 2018

Défaillances de B.A. Paris



Cassie, l'héroïne de "Défaillances"  est prof, mariée au très beau et très amoureux Matthew et n'a pas l'air trop cruche ...à priori. Mais dès les premières pages de ce qui veut être un thriller psychologique, elle est victime du syndrome du petit chaperon rouge. Alors qu'elle quitte le repas de fin d'année qui clôt chaque année scolaire, un énorme orage s'abat sur la région. Vent violent et trombes d'eau la poussent à téléphoner à son adorable mari pour qu'il ne s'inquiète pas trop, elle rejoint leur nid douillet, elle sera prudente. "Ne passe surtout pas par la forêt " lui dit-il, inquiet pour sa sécurité, une branche d'arbre défoncerait sans problème sa Mini. Evidemment, Cassie passe par la forêt, c'est tellement plus rapide ! ( Si elle avait pris l'autoroute, y'aurait pas eu d'histoire non plus...)
Aveuglée par le déluge que les essuie-glaces de sa caisse à savon ont bien du mal à évacuer, elle aperçoit tout de même une voiture arrêtée sur une aire de stationnement. Pensant que peut être quelqu'un a besoin d'aide, elle se gare devant le véhicule. Ne voulant pas se mouiller, et un peu craintive tout de même ( cruche certes mais pas téméraire) , elle attend un signal quelconque de la femme blonde qu'elle distingue au volant. Ne voyant aucun signal, elle abandonne l'affaire,  redémarre et rentre se coucher.
"Ben , elle a pas vu le loup ? " pensez-vous déçus. .. Non... Mais le lendemain matin, elle apprend que l'on a retrouvé une femme sauvagement assassinée dans une voiture sur cette aire de parking. Loup, il y avait bien... Et commence pour Cassie un véritable cauchemar, fait d'abord d'une immense culpabilité pour non assistance à personne en danger. Puis la terreur s'empare d'elle lorsque des appels masqués, avec juste un lourd silence au bout du fil, vont rythmer ses vacances. Elle le pressent, c'est l'assassin qui l'appelle, elle a été vue ... Petit à petit, Cassie va s'enfoncer dans la folie.
Ce long pitch ne résume que les premières pages de ce polar qui en compte 400. Cela peut sembler prometteur sauf que pour ma part, dès la page 46 j'avais compris le pourquoi du comment et sans doute trouver l'assassin ( alors que d'habitude je me laisse embarquer ) . Gênant pour ce genre de roman sensé nous tenir en haleine ! Et même si le final donne un éclairage un tout petit poil différent, quand c'est raté, c'est raté ! La banalité de l'histoire, pas écrite, aux rebondissements (?) répétitifs , un style plat qui  appuie là où justement on doit rester allusif et une fin avec plus de ficelles que sur un voilier 3 mâts... font que tout cela n'a strictement aucun intérêt. En plus l'intrigue est pas mal pompée sur plein de polars où il est question de harcèlement au téléphone, mais aussi énormément sur "Celle qui n'était plus"  de Boileau et Narcejac ( qui a donné le film de Clouzot "Les diaboliques") et possède un ingrédient qui donne rarement de bons livres : l'amnésie, facilité scénaristique souvent peu crédible.
Bref, vous l'aurez compris, pas écrit, pas inspiré, pas original, mal ficelé, vous savez ce qui vous reste à faire, prenez l'autoroute, évitez la forêt et "Défaillances". C'est un bon conseil croyez-moi.

1 commentaire:

  1. Merci de me faire rire ! Je sors péniblement de ces 400 et je crois que le meilleur c’est ton avis!

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